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Depuis son accession à l’OMC, la Chine n’est plus l’eldorado qu’elle était pour les entreprises étrangères

La Chine n’est plus l’eldorado qu’elle était pour les entreprises étrangères. Plus puissant, plus riche, plus confiant, le pays a profondément changé depuis son accession à l’Organisation mondiale du commerce il y a vingt ans. Parfois en bien, avec des règles plus claires, et mieux appliquées, malgré d’importantes limites. Parfois en mal, avec un nationalisme croissant, une atmosphère politique parfois tendue, et une volonté assumée de remplacer les technologies et firmes étrangères par des chinoises, le plus vite possible.

Commençons par les bonnes nouvelles : la Chine s’enrichit, le PIB du pays a été multiplié par onze en vingt ans. Certains secteurs en bénéficient particulièrement, comme le luxe, qui dépend de plus en plus des consommateurs chinois. L’Oréal ou LVMH en profitent : alors que leurs chiffres d’affaires s’effondraient mi-2020, la Chine venait à la rescousse. Privés de voyages à l’étranger, les Chinois ont fait exploser les ventes de luxe de 48 % dans leur pays, pour atteindre 20 % des ventes mondiales. Les commandes d’avions par les compagnies chinoises continuent aussi de faire tourner les usines d’Airbus en Europe. Fin 2020, 1 900 Airbus opéraient en Chine, dont 99 livrés dans l’année, soit 17,5 % des ventes du groupe.

« Il y a vingt ans, on pouvait se faire copier son produit en quatre jours, et les juges ne donnaient jamais raison aux entreprises étrangères ! » Christophe Lauras, président de la Chambre de commerce française à Shanghaï

Autre bonne nouvelle, la protection de la propriété intellectuelle a été renforcée. Il y a vingt ans, les grandes villes comme Pékin et Shanghaï accueillaient des « fake markets » en plein centre-ville où l’on trouvait des imitations de sacs Vuitton ou de vestes Nike. Aujourd’hui, les copies restent nombreuses, mais les vendeurs n’ont plus pignon sur rue.

« Il y a vingt ans, c’était un cauchemar : même si la Chine était entrée dans l’OMC, on pouvait se faire copier son produit en quatre jours, et les juges ne donnaient jamais raison aux entreprises étrangères ! Aujourd’hui, l’environnement légal est bien meilleur », note Christophe Lauras, directeur des opérations du groupe Accor en Chine et président de la Chambre de commerce et d’industrie française à Shanghaï. « Il y a moins de barrières culturelles, de langage. Les Chinois sont plus éduqués, voyagent plus, on trouve des partenaires plus fiables. Les listes de secteurs interdits aux étrangers n’ont cessé de se réduire. Donc, de ce point de vue-là, l’accès est quelque part plus facile », poursuit M. Lauras.

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