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Quand l’Occident croyait à la convergence de la Chine

L’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton, lors d’une visite à Xian, dans la province chinoise du Shaanxi, le 26 juin 1998. CYNTHIA JOHNSON / GETTY IMAGES

C’était l’époque de la mondialisation heureuse. Celle où, en Europe comme aux Etats-Unis, beaucoup pensaient, dans le sillage du politologue américain Francis Fukuyama, que la chute du communisme marquerait la fin de l’histoire et la victoire définitive du libéralisme. Celle où les dirigeants occidentaux imaginaient que l’ensemble du globe allait converger vers un même modèle – des démocraties ouvertes au commerce et au multilatéralisme –, auquel la Chine allait naturellement se conformer.

Un homme a incarné ces espoirs : Bill Clinton, président des Etats-Unis entre 1993 et 2001. En 1999, le démocrate, alors dans les derniers mois de son second mandat, est en quête d’un succès au niveau international. L’entrée de la Chine au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) apparaît comme un legs potentiel pour la postérité. Le 9 mars 2000, il se fait lyrique lors d’un discours prononcé à l’université Johns-Hopkins de Baltimore (Maryland).

« Soutenir l’entrée de la Chine dans l’OMC va au-delà de nos intérêts économiques. (…) Il s’agit de l’occasion la plus importante que nous ayons eue de créer un changement positif en Chine depuis les années 1970 » et la normalisation des relations entre Washington et Pékin, assure le locataire de la Maison Blanche. « La question n’est pas de savoir si nous approuvons ou désapprouvons les pratiques de la Chine », poursuit-il, après avoir mentionné les menaces que la montée en puissance chinoise fait peser « sur Taïwan et ses voisins », les atteintes aux droits de l’homme ou les intentions alors prêtées à Pékin en matière de prolifération nucléaire, « mais de savoir quelle est la chose la plus intelligente à faire pour les améliorer ».

Pour le président des Etats-Unis, la Chine, en adhérant à l’OMC, n’accepte pas simplement d’importer davantage de produits américains. « Elle accepte [aussi] d’importer l’une des valeurs les plus chères à la démocratie : la liberté économique », veut-il croire.

Microclimat politique favorable à Pékin

Cette prise de parole marque l’aboutissement d’une évolution spectaculaire de la part de Bill Clinton. Huit ans plus tôt, dans son discours d’acception de l’investiture démocrate, en juillet 1992, il se montrait en effet sévère à l’égard de son adversaire républicain, le président sortant George H. W. Bush, qui avait dû gérer en 1989 la crise née de la répression sanglante du mouvement en faveur des libertés, écrasée sur la place Tiananmen, au cœur de la capitale chinoise. Bill Clinton, lui, promettait de ne pas « dorloter les dictateurs, de Bagdad à Pékin ».

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