A défaut de présenter son programme pour la France – puisque à quatre mois de l’élection présidentielle il n’est officiellement pas candidat à sa succession – Emmanuel Macron a livré, plus d’une heure durant, sa vision pour l’Europe. Jeudi 9 décembre, le chef de l’Etat a présenté ses priorités pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), prévue au premier semestre 2022, et décliné ses thèmes de prédilection pour une Europe « pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin ».
En énumérant les nombreux chantiers qu’il compte mener – réformer l’espace Schengen, faire avancer le pacte migratoire, accélérer la construction de l’Europe de la défense, « refonder en profondeur » la relation entre le vieux continent et l’Union africaine, « bâtir un nouveau modèle européen de croissance », « repenser le cadre budgétaire », concilier le développement économique et la transition climatique, réguler le monde numérique, … – Emmanuel Macron a semblé faire abstraction des réelles prérogatives que donne une présidence du Conseil de l’UE de même que de son caractère temporaire.
« La présidence tournante, ce n’est pas simplement une fonction hôtelière, c’est aussi une fonction d’inspiration, de déclencheur. » Emmanuel Macron
D’autant plus que, dans le cas de la France, le temps durant lequel Paris pourra prendre des initiatives sera encore plus limité qu’à l’accoutumée – deux mois et demi – compte tenu du devoir de réserve qui s’impose à Emmanuel Macron et à ses ministres dans le cadre de la campagne électorale française. Qu’importe, le chef de l’Etat a cité aussi bien des initiatives déjà dans les tuyaux – la Commission doit présenter la semaine prochaine sa proposition de réforme du code Schengen –, des projets de directive bien avancés – c’est le cas des textes sur le salaire minimum ou sur la régulation de l’espace numérique – que des stratégies à plus long terme dont rien ne dit qu’elles verront le jour.
L’Elysée voit grand
« La présidence tournante, ce n’est pas simplement une fonction hôtelière », consistant à organiser les conseils des ministres des Vingt-Sept et à chercher un compromis entre les Etats membres sur des sujets qui souvent les divisent, a lancé Emmanuel Macron. Avant d’ajouter : « c’est aussi une fonction d’inspiration, de déclencheur ». D’ailleurs, l’Elysée voit grand et a annoncé plusieurs sommets et des dizaines de journées de réunions en France, qui s’ajouteront aux conseils des ministres formels programmés à Bruxelles. Au total, quelque 400 rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois de la présidence française. Ils débuteront par un discours du chef de l’Etat au Parlement de Strasbourg, le 19 janvier.
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