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En Allemagne, les subtils équilibres du gouvernement de la coalition « feu tricolore »

Le nouveau gouvernement allemand. STAFF / REUTERS

Le nouveau gouvernement allemand est au complet. Après les Verts, le 25 novembre, les libéraux (FDP) et les sociaux-démocrates (SPD) ont à leur tour donné les noms de leurs ministres, dimanche 5 et lundi 6 décembre, avant que l’équipe ne soit officiellement investie, mercredi 8 décembre, après l’élection d’Olaf Scholz comme chancelier par les députés du Bundestag.

Comme ce dernier s’y était engagé, l’équipe, composée de seize ministres de plein exercice en plus du chancelier, compte autant d’hommes que de femmes. Les trois composantes de la « coalition tricolore » ne contribuent toutefois pas de la même manière à la parité : si quatre des huit ministres SPD sont des femmes, le FDP n’a confié qu’un seul de ses trois portefeuilles à une femme (Bettina Stark-Watzinger, à l’éducation et la recherche). Les écologistes, à l’inverse, comptent plus de femmes (3) que d’hommes parmi leurs ministres (2).

Parmi elles, l’ex-candidate des Verts à la chancellerie, Annalena Baerbock, sera la première femme à diriger la diplomatie allemande. A 40 ans, elle est aussi la benjamine du gouvernement, titre qu’elle partage avec sa collègue écologiste Anne Spiegel (nommée à la famille), née comme elle le 15 décembre 1980. A 63 ans, Olaf Scholz, lui, est le plus âgé.

Comme c’était le cas du dernier gouvernement d’Angela Merkel, les ministres ayant grandi en Allemagne de l’Est avant la réunification y sont légèrement sous-représentés : sur seize, on n’en compte deux (la sociale-démocrate Klara Geywitz, chargée du logement, et l’écologiste Steffi Lemke, à l’environnement), ce qui ne correspond pas tout à fait au poids démographique des « nouveaux Länder », où vit 15 % de la population du pays.

De gauche à droite : Anne Spiegel, ministre de la famille, Robert Habeck, ministre de l’économie et du climat, Annalena Baerbock, ministre des affaires étrangères, Cem Özdemir, ministre de l’alimentation et de l’agriculture, et Steffi Lemke, ministre de l’environnement, à Berlin, le 6 décembre 2021. MARKUS SCHREIBER / AFP

Au sein de l’équipe, plusieurs personnalités se détachent. A commencer par Christian Lindner et Robert Habeck. Respectivement présidents du FDP et des Verts, ils occuperont les deux portefeuilles les plus stratégiques : celui des finances pour M. Lindner, 42 ans, et celui de l’économie et du climat pour M. Habeck, 52 ans, qui hérite également du titre – honorifique – de vice-chancelier.

« Argent ou climat »

Principaux poids lourds du gouvernement après Olaf Scholz, les deux hommes pourraient vite entrer en rivalité, tant chacun joue sa crédibilité vis-à-vis de son propre parti : le premier comme gardien de l’orthodoxie budgétaire chère aux libéraux, le second comme garant des objectifs ambitieux d’une coalition qui promet notamment de sortir « idéalement » du charbon en 2030 (au lieu de 2038). « Argent ou climat : il ne peut y en avoir qu’un seul », titrait le Spiegel, dont le numéro du 27 novembre affichait en couverture les visages des deux hommes, tels deux duellistes prêts à en découdre.

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