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Assassinat de Jamal Khashoggi : imbroglio sur l’identité du Saoudien arrêté à Roissy

Sur cette photo d’archives du 16 octobre 2018, un personnel de sécurité est vu à l’intérieur de l’entrée du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. PETROS GIANNAKOURIS / AP

Qui est le ressortissant saoudien, nommé Khaled Aedh Al-Otaibi, arrêté mardi 7 décembre à l’aéroport de Roissy, alors qu’il s’apprêtait à monter dans un vol pour Riyad ? La réponse donnée à cette question pourrait avoir d’embarrassantes répercussions diplomatiques pour Paris.

La police aux frontières françaises (PAF) affirme que l’individu placé en rétention a fait partie du commando de quinze agents ayant assassiné le journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi, par une injection létale, le 2 octobre 2018, à Istanbul. Les autorités du royaume affirment de leur côté que l’homme arrêté n’a rien à avoir avec cette affaire et demandent sa libération immédiate. « Le véritable Khaled Al-Otaibi et tous les accusés dans cette affaire sont emprisonnés au sein du royaume », a confié une source sécuritaire saoudienne à l’AFP.

L’imbroglio survient trois jours après la rencontre du président Emmanuel Macron avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, dit « MBS », à Riyad. Un tête-à-tête très critiqué par les organisations de défense des droits humains qui ont accusé le chef d’Etat français de « réhabiliter » celui que la CIA considère comme le commanditaire de l’opération d’Istanbul.

« Bipé » sur l’ordinateur de la PAF

Il était 9 heures 20 mardi, lorsque le passeport de Khaled Al-Otaibi a « bipé » sur l’ordinateur de la PAF de Charles de Gaulle. Son nom est inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR) et fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol, en vertu d’un mandat d’arrêt et d’extradition pour des faits « d’assassinat » délivré par les autorités turques. Comme le veut la procédure dans ces cas-là, le voyageur saoudien a été placé en « rétention judiciaire », une forme de garde à vue qui peut durer jusqu’à quarante-huit heures.

Un dénommé Khaled Al-Otaibi, membre de la garde royale saoudienne, a effectivement participé à la sanglante équipée d’Istanbul. Le 2 octobre 2018, selon le rapport d’Agnès Callamard, l’experte onusienne qui a enquêté sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, cet agent était posté dans la résidence du consul saoudien à Istanbul. C’est là que le commando s’est débarrassé du corps du journaliste, probablement en le dissolvant dans de l’acide, après son démembrement dans le consulat, effectué par un médecin légiste, arrivé de Riyad avec une scie à os.

Le 21 octobre, après trois semaines de déni, les autorités saoudiennes ont finalement reconnu la mort de Jamal Khashoggi, en parlant d’une opération ayant mal tourné, conduite par des éléments hors de contrôle, sans l’aval de MBS, qui avait pourtant déjà, à cette époque-là, la haute main sur les services de sécurité. Khaled Al-Otaibi a été incarcéré avec tous les autres membres du commando ainsi que des employés du consulat et le numéro deux des services de renseignement saoudien.

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