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Olaf Scholz, un chancelier allemand rassurant

Olaf Scholz au siège du parti social-démocrate (SPD), à Berlin, le 6 décembre 2021. HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Berlin, 24 juin 2020. Deux conseillers d’Olaf Scholz reçoivent Le Monde au ministère des finances. Objet du rendez-vous : le plan de relance que l’Allemagne et la France souhaitent faire adopter par les Vingt-Sept au Conseil européen du mois de juillet pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. L’entretien, qui dure près de deux heures, se termine par un bref échange sur la situation politique allemande, à quatorze mois des élections législatives de septembre 2021 et du départ annoncé d’Angela Merkel.

Interrogés sur la façon dont ils imaginent la campagne à venir, les deux collaborateurs du ministre des finances expliquent qu’un homme, selon eux, a toutes ses chances de devenir chancelier : leur patron. En ce début d’été 2020 où le Parti social-démocrate (SPD) n’est crédité que de 15 % des voix, alors que les conservateurs (CDU-CSU) frôlent les 40 % et les Verts sont donnés à 20 %, l’hypothèse paraît des plus hasardeuses.

Les deux conseillers sont pourtant très sérieux : à leurs yeux, les intentions de vote en faveur de la CDU-CSU sont d’abord le reflet de la popularité d’Angela Merkel. Mais celle-ci ayant décidé de ne pas se représenter, « les électeurs se tourneront vers celui qui incarne la réussite du gouvernement actuel », affirment les deux fidèles du ministre, pour qui ce dernier a un atout majeur : « En cette époque de grandes incertitudes, les Allemands feront le choix de la stabilité et de la continuité. C’est précisément ce qu’incarne Olaf Scholz. »

« Très déterminé, très méthodique »

Un an et demi plus tard, le pari est en passe d’être gagné. Mercredi 8 décembre, Olaf Scholz, 63 ans, doit être élu chancelier fédéral par les députés du Bundestag, à l’issue d’un scrutin dont le résultat ne fait aucun doute : comme en dispose l’article 63 de la Loi fondamentale, le chancelier n’a en effet besoin que d’une majorité simple, soit 369 voix, pour être élu. Or Olaf Scholz devrait en avoir une petite cinquantaine de plus si, comme prévu, les trois partis qui constitueront sa coalition « feu tricolore » votent pour lui : le SPD (206 élus), les Verts (118) et les libéraux-démocrates du FDP (92).

Il y a encore quelques mois, un tel scénario aurait paru improbable. Signe qui ne trompe pas : ce n’est que lundi 6 décembre, deux jours avant son investiture, qu’est sortie en librairie la première biographie qui lui est consacrée, signée par le journaliste Lars Haider (Olaf Scholz. Der Weg zur Macht, « Le Chemin du pouvoir », Klartext, non traduit). Comme si personne n’avait imaginé un destin national de celui qui fut pourtant membre du Bundestag pratiquement sans interruption de 1998 à 2011, deux fois ministre fédéral (du travail, de 2007 à 2009, et des finances, depuis 2018), et maire de Hambourg (2011-2018), deuxième ville la plus peuplée d’Allemagne.

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