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Pour ses vingt ans, l’euro veut réinventer ses billets de banque

Des ponts imaginaires. Des fenêtres gothiques qui n’existent pas. Des arches néoclassiques inventées… En lançant l’euro il y a vingt ans, ses fondateurs ont préféré s’en tenir à des symboles théoriques pour décorer les billets de banque. Pour éviter les batailles entre les pays, et les bisbilles d’ego, aucun monument existant ni aucun grand personnage célèbre n’a été retenu. A la place, des ponts, des fenêtres et des portes, comme symboles d’unité et d’ouverture, ont été inventés. Pour la petite histoire, les graphismes initiaux des ponts ressemblaient trop à de vrais ponts, dont celui de Normandie pour le billet de 500 euros, et il a fallu les modifier pour qu’ils deviennent vraiment des « faux » ponts.

Pour son vingtième anniversaire – la monnaie unique a été créée le 1er janvier 1999, mais les pièces et billets ont été mis en circulation le 1er janvier 2002 –, l’euro veut réinventer ses billets de banque. « Il est temps [d’en] revoir l’apparence pour que les Européens de tous les âges et de tous les horizons puissent plus facilement s’y identifier », estime Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE). Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, évoque des billets que « les Européens seront fiers d’utiliser comme monnaie ».

Si l’argent liquide est progressivement remplacé par les cartes bancaires et les transferts dématérialisés, il demeure très majoritaire. A travers la zone euro, 73 % des paiements étaient réalisés de la sorte en 2019. La pandémie aura accéléré la baisse de son utilisation, mais les billets de banque sont loin d’avoir disparu et leur symbolique demeure forte.

Consultation publique et concours de design

L’affaire n’est donc pas prise à la légère, et la BCE lance pour l’occasion un très long processus jusqu’en 2024, avec de nombreux comités et sous-comités, pour inventer les nouveaux billets. Le travail commence par la réflexion d’un groupe de conseil, créé pour l’occasion. Il comprend dix-neuf membres – un par pays – nommés par chaque banque centrale nationale. On y trouve des artistes, un professeur d’archéologie, un historien, des designers… La Banque de France a choisi Stéphane Distinguin, le patron du cabinet de marketing Fabernovel.

Ce groupe de conseil n’est appelé qu’à choisir les grands thèmes qui serviront à illustrer les billets. Faut-il continuer avec « âges et styles », le thème volontairement vague choisi il y a deux décennies, qui a donné naissance aux portes, fenêtres et ponts ? Ou est-il temps de rentrer dans le réel ? D’utiliser la tour Eiffel, le Colisée ou la porte de Brandebourg ? Marie Curie, Erasme ou Michel-Ange ? Ou les fondateurs de l’Union européenne, de Jean Monnet à Konrad Adenauer en passant par Simone Veil ?

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