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Sultan Al-Arada, le visage de la bataille de Marib, le « Verdun » de la guerre du Yémen

Un homme reçoit des soins dans un hôpital de Marib, au Yémen, le 21 juin 2021. Il a été grièvement blessé lorsqu’un missile balistique et un drone chargé d’explosifs tirés par les rebelles houthistes du Yémen ont touché une station-service dans le quartier de Rawdha. NARIMAN EL-MOFTY/AP

Face à l’adversité, les propos se veulent optimistes. « La situation militaire s’est améliorée par rapport aux dernières semaines. Marib n’a rien perdu de ses capacités combattantes et militaires. Nous espérons regagner le terrain perdu », martèle Sultan Al-Arada, le gouverneur de la province yéménite.

En voie d’encerclement, ciblée régulièrement par des tirs de missiles balistiques et de drones, jamais la ville de Marib ne s’était retrouvée dans une position si précaire en sept ans de guerre. Face aux rebelles houthistes, un groupe d’origine chiite issu du nord du pays et soutenu par l’Iran, les défenseurs rassemblent une coalition de tribus, de ce qu’il reste de l’ancienne armée du pays et des forces proches de la confrérie des Frères musulmans. A leur tête, un homme devenu une personnalité nationale. Une exposition dont il se serait sans doute bien passé il y a encore quelques années.

A 61 ans, Sultan Al-Arada est une figure de l’une des tribus les plus puissantes de la région, les Abida, qui cultivent des liens familiaux et historiques avec l’Arabie saoudite. Il dirige cette région tribale et déshéritée qui avait jusqu’ici bénéficié d’une relative prospérité en sept années de conflit. Dans l’œil du cyclone, la ville vivait plus ou moins en paix. La sécurité y était assurée quand l’Etat disparaissait et que le pays se morcelait. Mais c’était avant que les belligérants la désignent comme la mère de toutes les batailles et que les fronts se rapprochent : la faute de sa position géographique stratégique et de son sous-sol, riche en gaz.

« Agression étrangère »

Marib marque l’ancienne frontière entre les deux Yémen, avant la réunification de 1990. C’est le dernier bastion dans la région des forces loyales au gouvernement, reconnu par la communauté internationale, dit gouvernement « légitime ». Il est aujourd’hui soutenu à bout de bras par l’Arabie saoudite, qui a pris en 2014 la tête d’une coalition arabe pour empêcher les gains territoriaux des rebelles.

« Après que les milices houthistes ont envahi les gouvernorats en 2014, de Saada à Sanaa, puis à Taiz et Aden, elles se sont dirigées vers Marib. Nous avons résisté et continuons de résister à cette heure. Nous sommes attachés aux institutions de l’Etat, à la légalité », assure Sultan Al-Arada qui, fidèle au président reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi, qui vit aujourd’hui en exil en Arabie saoudite, dénonce une « agression étrangère » orchestrée par l’Iran. Le camp houthiste qualifie, lui, l’intervention des pays arabes voisins d’« occupation ».

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