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Les pays de l’OTAN unis face aux « intimidations » de la Russie en Ukraine

Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, lors du sommet de l’OTAN à Riga, le 1er décembre 2021. INTS KALNINS / REUTERS

Pour les uns, la Russie se livre actuellement à de l’« intimidation stratégique, quelque chose qui se situe au-dessus de la paix et en dessous de la guerre », comme le résume un diplomate européen. Pour d’autres, dont son secrétaire général, Jens Stoltenberg, l’OTAN doit désormais se préparer « au pire » en Ukraine : « Vous pouvez discuter de la probabilité d’une invasion [russe] et estimer qu’elle est de 20 % ou de 80 %, mais cela n’a pas d’importance », a-t-il déclaré mardi 30 novembre, à Riga, à l’issue de la première journée d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Alliance atlantique.

Les Etats-Unis, de leur côté, ont fourni à leurs alliés des renseignements détaillés sur l’ampleur du déploiement russe à la frontière russo-ukrainienne et estimé, par la voix du secrétaire d’Etat, Antony Blinken, que « toute action russe conduisant à une escalade constituerait une grande préoccupation pour Washington ».

La formulation n’a pas rassuré certains pays membres, pour lesquels le fait que cette réunion se tienne symboliquement en Lettonie, pays frontalier de la Russie, augurait de l’annonce de mesures immédiates face à la présence de « dizaines de milliers de soldats prêts au combat », comme le dit M. Stoltenberg. A Kiev, aussi, on presse l’OTAN d’« agir vite » pour dissuader la Russie. Selon Dmytro Kuleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, ce sont 115 000 hommes, dotés de matériels lourds que Moscou aurait massés autour de l’Ukraine et en Crimée. Mercredi matin, le ministre disait espérer que son pays bénéficierait d’un « paquet de dissuasion ». « En agissant de manière coordonnée, nous pourrons dissuader le président Poutine et l’inciter à ne pas choisir le pire des scénarios que représenterait une opération militaire », expliquait-il.

« Soutien militaire substantiel »

Un soldat ukrainien à Marinka,  dans la région de Donetsk, le 20 avril 2021. ALEKSEY FILIPPOV / AFP

Quel serait le « lourd tribut » payé par la Russie si elle lançait une offensive ? Les Etats-Unis et l’OTAN n’ont pas détaillé, mardi, ce que recouvrait cette formule. Avant la réunion, le secrétaire général évoquait « plusieurs options » et « de lourdes sanctions financières et économiques mais aussi politiques ». Les consultations devaient se poursuivre mercredi, en présence des délégations ukrainienne et géorgienne, et déboucher probablement sur l’annonce d’un renforcement de la présence de l’Alliance sur son flanc est. Selon M. Blinken, il s’agira, « en tant qu’alliance, de prendre d’autres mesures pour renforcer nos défenses, notre résistance et nos capacités ».

L’OTAN entend cependant calmer les attentes de Kiev en rappelant que l’Ukraine n’est pas membre de l’organisation et ne peut donc bénéficier de toutes les garanties de sécurité collective. L’Ukraine devrait toutefois recevoir un « soutien militaire substantiel ».

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