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En Syrie, une reprise controversée du tourisme

LETTRE DE BEYROUTH

La cité antique de Palmyre, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ici en 2008, est au programme des tour-opérateurs qui proposent des séjours en Syrie. WIKIPEDIA / CC BY 2.0

Déambuler dans les souks de Damas, voir la cité antique de Palmyre se dresser au milieu du désert et grimper au sommet du Krak des chevaliers, vestige des croisades : avec la promesse de découvrir un pays riche de dix mille ans d’histoire, resté loin des circuits touristiques depuis que la guerre civile a éclaté en 2011, les voyagistes spécialisés européens sont de plus en plus nombreux à reprendre le chemin de la Syrie.

La destination est sans nul doute fascinante pour les amoureux d’histoire et de voyages hors des sentiers battus. Mais, derrière les images en papier glacé de joyaux inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco se dessine une autre réalité. La Syrie de Bachar Al-Assad reste un pays en guerre, placé sous sanctions internationales, et où la répression qui y fait rage empêche le retour de plus d’un tiers de la population, qui vit aujourd’hui en exil.

L’agence Soviet Tours, basée en Allemagne, avait ouvert la voie en 2017, en programmant les premiers circuits touristiques dans le pays. Le président Bachar Al-Assad venait de reconquérir les deux tiers du territoire, avec le soutien de la Russie et de l’Iran. Sans tarder, le gouvernement syrien avait à nouveau ouvert le pays aux touristes, désireux d’afficher un semblant de normalité après des années de guerre, qui ont fait plus de 350 000 morts et des destructions massives.

Le spécialiste des voyages culturels français Clio lui avait emboîté le pas en 2019 jusqu’à ce la pandémie de Covid-19 ne vienne à nouveau isoler la Syrie du reste du monde. Depuis l’annonce, en octobre, de la reprise des délivrances de visas touristiques par Damas, une poignée de voyagistes européens proposent cette destination.

Petits groupes ou voyageurs individuels

La clientèle est au rendez-vous : certains circuits affichent déjà complets pour fin 2021 ou début 2022. Mais tous les visiteurs étrangers ne sont pas les bienvenus. « Les journalistes ne sont pour le moment pas autorisés à se joindre aux tours. C’est une directive stricte du gouvernement à laquelle nous devons nous plier », avertit Soviet Tours sur son site. « Nous devons déposer des demandes de visa et parfois, celles-ci sont refusées », reconnaît aussi James Willcox, le fondateur de Untamed Borders.

Les circuits élaborés par Soviet Tours, Clio ou encore les agences britanniques Untamed Borders et Rocky Road sont quasiment similaires ; ils sont destinés à de petits groupes ou à des voyageurs individuels, prêts à débourser 1 500 euros en moyenne pour un séjour d’une semaine.

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