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Tensions entre la Russie et l’Ukraine : troupes massées à la frontière, Moscou mis en garde par Washington… Le point sur la situation

Depuis plusieurs semaines, la situation est extrêmement tendue à la frontière russo-ukrainienne. Les Etats-Unis ont évoqué, mercredi 1er décembre, des « preuves » attestant que la Russie envisage d’« importants actes agressifs contre l’Ukraine » et promis de lui faire payer « un prix élevé » si elle passait à l’acte. Selon le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, les « plans » de la Russie incluent « des efforts en vue de déstabiliser l’Ukraine de l’intérieur ainsi que des opérations militaires à grande échelle ». Le point sur la situation.

Que se passe-t-il à la frontière entre la Russie et l’Ukraine ?

Dans un premier temps, Kiev et ses alliés occidentaux ont fait part de leur inquiétude face à un déploiement massif de troupes russes à la frontière ukrainienne, y voyant les préparatifs d’une possible invasion.

La Russie, qui dément toute intention belliqueuse, a accusé l’Ukraine en retour, mercredi 1er décembre, de masser des troupes dans l’est du pays.

La situation dans cette région est très tendue depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée. Depuis plus de sept ans, l’Ukraine est en conflit avec des séparatistes prorusses dans l’est de son territoire. Ce conflit a déjà fait plus de 13 000 morts.

Le pic de tensions actuel rappelle une crise précédente, en avril, lorsque la Russie avait déployé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes pour des « exercices militaires », en réponse à des activités « menaçantes » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Après plusieurs semaines de tensions, Moscou avait finalement rappelé ses troupes.

La Russie hausse le ton et fustige les Occidentaux

C’est dans ce contexte que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé mercredi 1er décembre que « l’armée ukrainienne renfor[çait] ses capacités militaires, en faisant venir des équipements lourds et du personnel » dans l’est du pays. Selon elle, 125 000 soldats se trouvent dans cette zone située près de la frontière russe, où des pans de territoire sont sous contrôle des séparatistes prorusses. Mme Zakharova a aussi accusé Kiev de saboter le processus de paix entamé en 2015 avec les séparatistes en prévoyant des exercices militaires en présence de troupes étrangères pour l’année prochaine.

Mercredi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fustigé la « politique destructrice » des pays de l’OTAN, qui « cherchent à attirer l’Ukraine dans leur orbite et à la transformer en pays antirusse ». Accusant également les Occidentaux de vouloir « dicter comment les forces armées russes doivent se comporter sur leur propre territoire », il a averti que Moscou « continuera[it] de répondre à toute démarche inamicale ».

La veille, le président russe, Vladimir Poutine, avait assuré qu’il était nécessaire de « raccommoder les liens » avec Kiev, afin que « personne ne se sente menacé ». Mercredi, il a aussi réclamé des « accords concrets » empêchant l’élargissement de l’OTAN vers l’Est et le déploiement des systèmes d’armement de l’Alliance atlantique près de la frontière russe. « Nous proposons d’entamer des négociations de fond sur ce sujet », a-t-il ajouté. « Nous avons besoin de garanties juridiques, puisque nos collègues occidentaux n’ont pas respecté leurs obligations orales appropriées », a souligné le président russe.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a immédiatement dénoncé ces propos, estimant que la Russie n’a « pas le droit » de décider des relations de Kiev avec l’Alliance atlantique. « Toute proposition russe de discuter avec l’OTAN ou avec les Etats-Unis des prétendues garanties que l’Alliance ne s’élargisse pas vers l’est est illégitime », a-t-il lancé.

L’Ukraine appelle l’OTAN à la rescousse, les Etats-Unis mettent Moscou en garde

L’Ukraine a demandé, mercredi, aux pays de l’OTAN réunis à Riga (Lettonie) un « paquet de dissuasion » contre la Russie. « Nous sommes confiants qu’en conjuguant nos efforts, en agissant de manière coordonnée, nous pourrons dissuader le président Poutine et l’inciter à ne pas choisir le pire des scénarios que représenterait une opération militaire », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, à son arrivée à cette réunion. Il a aussi évoqué de possibles sanctions économiques et un soutien militaire renforcé à Kiev.

« Nous restons déterminés à apporter un soutien politique et pratique à la Géorgie et à l’Ukraine », a réaffirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. La veille, M. Stoltenberg et le chef de la diplomatie américaine avaient mis en garde Moscou contre toute « agression » visant Kiev, qui aurait de « graves conséquences ».

« Nous avons clairement dit au Kremlin que nous riposterions, notamment par une série de mesures économiques à impact élevé que nous nous sommes retenus d’utiliser par le passé », a réaffirmé M. Blinken de la réunion de l’OTAN, mercredi. « Nous ne savons pas si le président Poutine a pris la décision d’une invasion. Nous savons qu’il est en train de se donner les moyens de le faire rapidement, s’il le décide », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que « la diplomatie est la seule manière responsable de résoudre cette crise potentielle ».

Le chef de la diplomatie américaine rencontrera, jeudi à Stockholm, son homologue russe, a annoncé mercredi un responsable américain. En parallèle, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé, mercredi, dans une adresse au Parlement ukrainien, à des « négociations directes » avec la Russie pour « arrêter la guerre » dans l’est de son pays. « Je n’ai pas peur d’une conversation directe avec » le président russe, a-t-il insisté.

Le Monde avec AFP

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