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Les pénuries font le bonheur des traders, des courtiers et des négociants

Traders, courtiers, négociants… Les intermédiaires surfent avec bonheur sur les pénuries mondiales. Le cours du zinc est monté en flèche début octobre, avec un bond de plus de 40% en un an. Le cuivre, le plomb, l’aluminium, l’étain et le nickel ont aussi battu des records même si les prix se sont un peu détendus dernièrement. Même effervescence sur les matières premières agricoles, du blé au riz. Résultat: les quatre majors du secteur, dénommées ABCD, pour ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus, sont en train d’effacer avec une rapidité stupéfiante les mauvais mois de confinements. En août 2021, l’américain Cargill annonçait 134 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, contre 113 milliards deux ans plus tôt. »Il y a un coût pour nos fournisseurs. Mais au moins, on évite l’arrêt de nos lignes. » Philippe Dénecé, directeur général du Groupe Muller, spécialiste des équipements thermiques.

Un numéro d’équilibriste

Les petits courtiers spécialisés sont aussi en surchauffe. Alantys, cofondé il y a vingt ans par Sylvain Maillard, prévoit un doublement de son chiffre d’affaires cette année, pour atteindre 75 millions d’euros. Son activité: pister ces composants électroniques dont les industriels du monde entier ont truffé leurs produits. « Le marché des composants reste très éclaté, pointe Sylvain Maillard. Notre savoir-faire consiste à

recueillir les bonnes informations auprès des producteurs, de Taïwan à l’Afrique du Sud, notamment grâce à une bonne connaissance des bases de données. » Philippe Dénecé, qui dirige les chauffages Muller, se félicite de l’existence de ces services: « Leur recours a certes un coût pour nos fournisseurs.

Mais, au moins, on évite l’arrêt de nos lignes. » Même si l’exercice tient aujourd’hui du numéro d’équilibriste, avec des retards et des annulations de commandes réguliers. « Dans ces conditions, dans un marché de gré à gré comme le nôtre, la confiance tissée avec les producteurs de composants depuis des années vaut de l’or », explique Sylvain Maillard. Cette nécessité d’établir une relation fiable avec les producteurs pourrait bien faire évoluer les pratiques du commerce international.

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C’est en tout cas ce qu’espère Nathalie Lebas-Vautier. Fondatrice de Good Fabric, elle rend visite, comme chaque année, en cette fin novembre à des coopératives de coton bio en Inde. « On collabore avec elles depuis dix-huit ans, en achetant leur production à prix équitable, en accompagnant leur développement mais aussi en passant des contrats de trois ans, pour leur offrir une plus grande visibilité. » Un engagement sur la durée désormais recherché par les industriels. Résultat: Good Fabric vise une hausse de chiffre d’affaires de 50% cette année. « Et encore, on se limite pour maîtriser notre croissance », explique Nathalie Lebas-Vautier. Des marques comme Zadig & Voltaire et Balmain sont de fidèles clients. Pour accrocher l’étiquette bio sur leurs vêtements, mais aussi pour fiabiliser leurs approvisionnements.

 

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