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Norodom Ranariddh, ancien premier ministre cambodgien, est mort

Norodom Ranariddh, en 2015, à Phnom Penh. TANG CHHIN SOTHY / AFP

« L’histoire me retiendra comme le premier ministre renversé », aimait à raconter Norodom Ranariddh. Le premier fils du roi Norodom Sihanouk, ancien chef du gouvernement du Cambodge entre 1993 et 1997, est mort, dimanche 28 novembre, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à l’âge de 77 ans. La marque qu’il laissera dans l’histoire du petit royaume sud-est asiatique sera, comme il l’avait prédit, celle d’un destin politique d’envergure stoppé brutalement, le 5 juillet 1997, lorsque son vieil adversaire Hun Sen s’accapare le pouvoir – qu’il ne partagera plus jamais avec personne.

Norodom Ranariddh naît le 2 janvier 1944 à Phnom Penh, de la princesse Phap Kanhol, la première des sept épouses de Sihanouk. Il étudie au prestigieux lycée français René-Descartes, à Phnom Penh, puis en France, où il acquiert en 1973 un doctorat d’Etat en droit public, après une thèse sur le droit de la mer. Il enseigne ensuite à l’université d’Aix-en-Provence.

En 1970, Sihanouk est renversé par le général Lon Nol. Ranariddh, qui est alors en visite au Cambodge, est brièvement emprisonné, puis relâché. En 1975, il est en France quand les Khmers rouges prennent le pouvoir et plongent le pays dans l’horreur. Norodom Sihanouk, un temps présenté comme leur chef, est prisonnier dans son palais avec sa femme et plusieurs de ses enfants. Il faut attendre 1979 pour que l’armée vietnamienne ne renverse le régime génocidaire, au cours duquel au moins 1,9 million de Cambodgiens ont perdu la vie.

Mais cette intervention du voisin communiste, souvent décrit comme l’ennemi héréditaire du Cambodge, est dénoncée comme une invasion par les Occidentaux. Face au gouvernement mis en place par Hanoï, plusieurs groupes prennent le maquis : des Khmers rouges, mais aussi des républicains, et des partisans de Sihanouk, regroupés dans une formation politique au nom à rallonge : le Funcinpec, ou « Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif ».

« Fosse à serpents »

C’est pour organiser le Funcinpec, et diriger sa branche militaire, l’Armée nationale sihanoukienne, que Norodom Ranariddh est tiré par son père de sa quiétude aixoise. « Le prince Sihanouk m’a lâché dans la fosse à serpents », raconte-t-il à l’époque au Monde. Le prince s’installe à Bangkok, et supervise l’action des troupes royalistes depuis la frontière thaïlandaise. En 1991, les contours de la paix sont ébauchés lors des accords de Paris : Sihanouk se retire du Funcinpec, se préparant à retrouver son trône, et des élections entre les différentes factions cambodgiennes sont organisées en 1993.

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