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Magdalena Andersson repasse devant le Parlement suédois pour devenir première ministre

Magdalena Andersson, le 24 novembre 2021, à Stocholm. PONTUS LUNDAHL /TT / AP

Cette fois-ci devrait être la bonne. Le Parlement suédois doit de nouveau voter, lundi 29 novembre, pour la désignation de Magdalena Andersson comme nouvelle première ministre, après sa démission chaotique la semaine dernière.

Jusqu’ici ministre des finances, la chef des sociaux-démocrates avait été élue, mercredi matin, première femme première ministre du pays nordique, mais avait dû démissionner sept heures plus tard au terme d’une journée cauchemardesque marquée par une défaite sur son budget, suivie du départ des écologistes du gouvernement. Une situation que le président du Parlement, Andreas Norlén, a d’ailleurs dit « regretter » le lendemain

Après avoir à nouveau sondé les chefs de partis, le président du Riksdag, la chambre unique du Parlement suédois, avait conclu jeudi que leurs intentions étaient inchangées quant à l’élection de la future première ministre. Les trois partis ayant permis son arrivée au pouvoir ont en effet fait savoir qu’ils permettraient à nouveau son élection. Il va donc une nouvelle fois soumettre Magdalena Andersson à un vote du Parlement, prévu à partir de 13 heures locales.

Sauf surprise de dernière minute, cette économiste de 54 ans devrait être investie chef de gouvernement pour de bon cette fois, succédant au premier ministre démissionnaire, Stefan Löfven.

Jeu de dominos politique

Bien qu’élue l’espace de quelques heures à ce poste avec une seule voix de marge avant de finalement devoir démissionner, elle n’était pas officiellement entrée en fonctions. Celle-ci suvient traditionnellement après la présentation du gouvernement au roi, qui aurait dû normalement intervenir vendredi.

Elue après plusieurs jours de délicates négociations, Mme Andersson a été la victime d’un douloureux jeu de dominos politique. Si elle s’était assuré in extremis les soutiens nécessaires pour arriver au pouvoir, grâce à un accord avec le Parti de gauche pour augmenter les petites retraites, le Parti du centre, mécontent des concessions faites à l’aile gauche, lui a retiré son soutien pour le budget, sans pour autant bloquer son accession au pouvoir.

Conséquence : le même Parlement qui l’avait élue dans la matinée a mis son budget en minorité dans l’après-midi et a adopté celui de l’opposition de droite, préparé pour la première fois avec l’extrême droite des Démocrates de Suède (SD). Dans la foulée, son allié écologiste, seul autre parti de la coalition gouvernementale minoritaire, a claqué la porte, jugeant inacceptable de gouverner avec un budget portant le sceau de l’extrême droite. Cette décision a alors contraint Mme Andersson à rendre son tablier à peine acquis.

Un scénario inédit

« Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu’un gouvernement de coalition démissionne lorsqu’un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause », avait-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Bien qu’habitué aux complexités de son parlementarisme, le pays nordique n’avait jamais vécu un tel scénario. La succession à la tête de la Suède a lieu à moins d’un an des législatives de septembre 2022, qui s’annoncent serrées.

Mme Andersson devra d’ici là parvenir à convaincre les électeurs. Avec quelque 25 % dans les sondages, le Parti social-démocrate garde son rang de première formation politique de Suède, mais est proche de ses planchers historiques. Il devra contrer son grand rival, le parti conservateur des Modérés, dans une nouvelle configuration. Ce dernier s’est rapproché de l’extrême droite des Démocrates de Suède et est désormais prêt à gouverner avec son appui au Parlement.

Le Monde avec AFP

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