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Lutte contre le trafic migratoire dans la Manche : l’Union européenne affiche son unité

Lors de l’une réunion de hauts responsables européens sur la crise migratoire, à Calais (Pas-de-Calais), le 28 novembre 2021. FRANCOIS LO PRESTI / AP

Quatre jours après le naufrage d’une embarcation qui a causé la mort de vingt-sept migrants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre en traversant la Manche, une réunion européenne s’est tenue à Calais (Pas-de-Calais), dimanche 28 novembre.

Le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, ses homologues allemand, belge, néerlandais ainsi que la commissaire européenne aux affaires intérieures et les directeurs des agences européennes de police criminelle (Europol) et des frontières (Frontex) ont annoncé une série de mesures et d’intentions censées endiguer le phénomène des traversées de la Manche et de la mer du Nord. Celles-ci ont explosé depuis 2018 et ont permis, en 2021, à plus de 26 000 personnes de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’embarcations pneumatiques de fortune.

Pour l’essentiel, c’est le principe d’une coopération policière et judiciaire renforcée qui a été acté, afin de lutter contre les passeurs. « Souvent, les achats de bateau se font en Allemagne, l’argent [est] en Belgique, les passeurs sont logés aux Pays-Bas », a justifié Gérald Darmanin, lors d’un point presse dimanche. La Belgique n’a, par ailleurs, pas réagi officiellement aux propos du ministre français de l’intérieur quand il affirmait, au début du mois d’octobre, que « la moitié » de ceux qui tentaient la traversée à partir de Calais ou de Dunkerque (Nord) venait de Belgique.

Les services français estiment aussi que beaucoup de ceux qui tentent la traversée à bord de camions souvent immatriculés dans les pays de l’Est sont embarqués en Belgique. Des réseaux de passeurs kurdes irakiens seraient également présents sur le territoire belge. L’Allemagne, elle, est montrée du doigt parce que de grandes embarcations utilisées pour les passages les mieux organisés sont fabriquées en Chine mais seraient entreposées sur son territoire, avant d’être acheminées vers les plages du Pas-de-Calais. Des réseaux y seraient aussi implantés, comme aux Pays-Bas.

Déploiement d’un avion missionné par Frontex

Les participants à la réunion de dimanche ont également dit vouloir améliorer les retours dans les pays d’origine des migrants présents sur le littoral. « Il y a beaucoup d’Irakiens dans le Nord et on n’arrive pas à faire des retours forcés, explique l’entourage de M. Darmanin. Un travail avec la Commission européenne avance. » Et de citer en exemple le succès de la diplomatie de l’UE dans la crise biélorusse, qui a permis d’obtenir la suspension des liaisons aériennes directes entre Bagdad et Minsk.

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