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Dans l’Himalaya, le conflit s’étend entre l’Inde et la Chine

Le conflit s’éternise, loin des caméras, sur les hauteurs de l’Himalaya, dans un désert glacé. Seul l’hiver qui va se refermer sur les montagnes pourrait apporter un moment de répit aux soldats. Voilà plus d’un an et demi que les armées chinoise et indienne se font face au Ladakh à plus de 5 000 mètres d’altitude. Les premiers heurts avaient éclaté le 5 mai 2020 dans la région du lac Pangong et avaient dégénéré le 15 juin, près du point de patrouille 14, dans la vallée de Galwan, dans un combat à coups de pierres et de gourdins qui avait coûté la vie à 20 soldats indiens et, officiellement, quatre chinois. Ce fut le premier affrontement mortel entre les deux géants asiatiques depuis 1975, un combat à corps à corps car les deux rivaux se sont engagés, depuis 1966, à ne pas faire usage d’armes à feu.

Pékin et New Delhi se disputent la ligne de contrôle effectif (LAC) dans l’est du Ladakh, une ligne de démarcation mal définie, et, malgré 13 cessions de discussions militaires et diplomatiques et un accord signé en février, les deux pays ont échoué dans leurs négociations de désengagement. Les troupes ont bien été retirées de la ligne de front au lac Pangong et à Gogra, mais d’autres points de friction demeurent, notamment à Hot Springs et à Depsang, et les deux puissances nucléaires continuent de déployer leurs forces. Pékin et New Delhi auraient placé entre 50 000 et 60 000 soldats chacun dans la région avec du matériel lourd. Les deux pays sont engagés dans une course aux infrastructures, ponts, tunnels, routes, pour assurer la connectivité des différents sites.

Le Ladakh n’est plus le seul élément de conflit. Des incursions chinoises ont été rapportées sur d’autres portions de la frontière himalayenne, longue de 3 488 km. Le 30 août, par exemple, une centaine de soldats chinois ont pénétré à cheval en territoire indien à Barahoti, en Uttarakhand et y sont restés durant trois heures avant de détruire des infrastructures, notamment un pont.

New Delhi fragilisé

Pour Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, « cet incident marque une reprise de l’agression chinoise contre l’Inde. Bien que ce soit un territoire revendiqué par les deux parties, il s’agit d’une zone démilitarisée. Aucune personne en uniforme ne peut y pénétrer. Cette règle a été violée par les Chinois ». Ce spécialiste des questions militaires estime que « ces incursions témoignent de la volonté de l’armée chinoise de maintenir l’armée indienne sous pression » et fragilisent l’Inde, déjà occupée à défendre son front dans le Cachemire, face au Pakistan.

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