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L’Algérie en quête d’une riposte à l’axe militaire Maroc-Israël

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Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse à Alger, le 24 août 2021. RYAD KRAMDI / AFP

« Le Mossad à nos frontières ». Le titre du quotidien algérien L’Expression résume l’humeur dominante à Alger au lendemain de la signature, mercredi 24 novembre à Rabat, d’un accord sécuritaire – officiellement nommé « mémorandum d’entente en matière de défense » – entre le Maroc et Israël aux lourdes conséquences géopolitiques régionales. Pour les Algériens, aucun doute n’est permis : la visite inédite, dans la capitale du royaume chérifien, du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, qui a paraphé le document avec son homologue marocain, Abdellatif Loudyi, porte en germe la déstabilisation de l’Algérie. « Israël sera chez elle au Maroc et aura l’Algérie à portée de missile, de drone et même d’incursion dans ses territoires », ajoute le quotidien, proche des cercles de pouvoir à Alger.

Le commentaire fait écho à la réaction de l’ancien premier ministre algérien Abdelaziz Djerad – « L’Algérie est visée » – au lendemain de l’annonce du « deal de Trump », le 10 décembre 2020. Aux termes de cet accord, Washington reconnaissait la « marocanité » du Sahara occidental en échange de la normalisation diplomatique entre le Maroc et Israël dans le cadre des « accords d’Abraham ». En moins d’un an, le scénario d’un resserrement des liens sécuritaires entre les deux pays – le mémorandum du 24 novembre entend promouvoir « les échanges d’expériences et d’expertise, le transfert technologique, les formations ainsi que la coopération dans le domaine de l’industrie de défense » – n’a cessé de s’approfondir, faisant fi de l’alarme algérienne comme des oppositions au sein de l’opinion marocaine.

Le régime de Rabat les a ignorés au nom d’un impératif national jugé impérieux : la pérennisation de son emprise sur le Sahara occidental, que lui disputent les indépendantistes sahraouis du Front Polisario depuis le départ de l’ancien colonisateur espagnol, en 1976. Le royaume marocain a toujours considéré le soutien politique et militaire d’Alger au Polisario comme une agression contre son intégrité territoriale. Il riposte avec cette alliance militaire spectaculaire avec Israël, tout en proclamant sa solidarité avec le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) – une sorte de réponse du berger à la bergère.

Course aux armements

Une telle évolution bouleverse les équilibres stratégiques au Maghreb occidental. Alors qu’Alger a rompu cet été sa relation diplomatique avec Rabat en réaction à ses manœuvres jugées « hostiles », l’heure est à la guerre des mots et à une course aux armements en train de transformer cette région en poudrière.

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