France World

L’offre de KKR sur Telecom Italia suscite des réticences

Au siège de Telecom Italia (TIM) à Rozzano, en mars 2019. MIGUEL MEDINA / AFP

Bien sûr le conseil d’administration de Telecom Italia (TIM) n’a pas dit non ; mais il n’a pas dit oui non plus. Dimanche 21 novembre dans la soirée, après une réunion extraordinaire de plus de quatre heures, les administrateurs de l’opérateur téléphonique italien n’ont même pas délibéré sur la question, et se sont bornés à publier un communiqué prenant acte de la manifestation d’intérêt, pour l’heure non contraignante, formulée par le fonds d’investissement américain KKR, rendue publique quelques heures plus tôt. Mais même si la manœuvre se présente comme « amicale », il semble bien que nombre d’actionnaires, à commencer par le premier d’entre eux, le français Vivendi, détenu par la famille Bolloré et détenteur d’un peu moins de 24 % du capital, sont plus que réticents.

Certes le montant de l’offre valorise le groupe à un peu moins de 11 milliards d’euros, soit à peu près 50 % de plus que sa capitalisation boursière vendredi soir à la clôture des marchés (7,5 milliards d’euros). Mais ce chiffre reste assez faible, étant donné la dégringolade qu’a connue ces derniers mois le cours de l’action. Comment le groupe de Vincent Bolloré accepterait-il le cœur léger d’avaliser une opération qui reviendrait à vendre à 51 centimes pièce des titres acquis à plus d’un euro ? Dimanche soir, le groupe français assurait ne pas vouloir se désengager, réaffirmant que son investissement dans Telecom Italia était un engagement stratégique à long terme, et qu’il était avant tout soucieux de relancer l’opérateur au plus vite afin d’en finir avec le cycle de mauvais résultats qu’il traverse.

Une défiance croissante

Depuis plusieurs mois, le groupe de Vincent Bolloré a − à maintes reprises − laissé poindre une défiance croissante envers la direction actuelle de l’ex-opérateur public italien, en particulier son administrateur délégué, Luigi Gubitosi, pourtant reconduit dans ses fonctions en février 2021. Celui-ci semble d’ailleurs entretenir d’excellents rapports avec le fonds KKR, qui s’est associé à Telecom Italia il y a quelques mois en investissant 2 milliards d’euros pour prendre une participation de 37,5 % dans la société FiberCop, chargée de développer le « réseau secondaire » de TIM, et donc de faire arriver la fibre optique dans l’ensemble des foyers du pays, afin de permettre à l’Italie de rattraper son retard en la matière. La gouvernance opérationnelle du groupe devait être le sujet principal d’un conseil d’administration extraordinaire convoqué pour le 26 novembre à la demande de 11 de ses 15 membres, et sans doute l’offre de KKR risque-t-elle d’alourdir encore l’ordre du jour.

Il vous reste 40.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article L’offre de KKR sur Telecom Italia suscite des réticences est apparu en premier sur zimo news.