Pour la troisième soirée consécutive, des manifestations violentes dirigées contre le gouvernement de Mark Rutte, qui a décrété la semaine dernière de nouvelles mesures sanitaires, ont eu lieu dans plusieurs villes des Pays-Bas, dimanche 21 novembre. Les autorités ont notamment décidé de renforcer l’usage du passe sanitaire et de fermer à 20 heures les magasins d’alimentation, ainsi que les bars et les restaurants. Le royaume assiste à un pic de contaminations, avec un record de nouvelles infections quotidiennes enregistré samedi, avec 19 700 cas.
Selon la police, 145 personnes ont été appréhendées depuis vendredi 19 novembre. Ce jour-là, la ville de Rotterdam avait été littéralement dévastée, et trois personnes blessées par balles. Des policiers, dont cinq ont été blessés, avaient ouvert le feu face à des émeutiers déchaînés. « On a assisté à une orgie de violences », commentait le maire socialiste de la ville, Ahmed Aboutaleb. Le ministre de la justice, Ferdinand Grapperhaus, évoquait des « comportements criminels ». A Amsterdam, une manifestation prévue samedi avait été annulée, mais quelques milliers de personnes se sont toutefois rassemblées sur la place centrale de la capitale.
Ces événements ne sont pas les premiers du genre, mais ceux qui se sont déroulés au début de l’année n’avaient pas atteint un tel degré de violence. A la fin janvier, ce que les médias avaient qualifié, faute de mieux, de « révolte de l’ennui », avait éclaté durant trois jours dans une douzaine de villes – y compris dans la paisible « Bible Belt » (« ceinture de la Bible ») néerlandaise, au centre du pays. Cette région, où survit un calvinisme très rigoriste, continue de s’opposer massivement au vaccin, dont elle juge qu’il peut contrarier la loi divine.
« Des gens mécontents qui ne croient plus en rien »
A l’époque, l’extrême droite s’est divisée sur l’opportunité de récupérer le mouvement. Geert Wilders, le chef du Parti pour la liberté (PVV) avait réclamé l’intervention de l’armée pour mater les émeutiers. Son rival, Thierry Baudet, dirigeant de Forum pour la démocratie (FVD) plaidait, lui, pour que les Néerlandais « retrouvent leur liberté ».
Des extrémistes de droite étaient présents dans les rangs des protestataires au cours des derniers jours, mais le mouvement est beaucoup plus vaste. Il regroupe des victimes des mesures de restriction, des défenseurs des libertés qui jugent excessives les mesures adoptées, des héritiers du puissant mouvement libertaire des années 1980 et 1990, des complotistes et également, comme l’analysait dès janvier le sociologue Jan Willem Duyvendak, « des gens mécontents qui ne croient plus en rien » et remettent en cause la parole des scientifiques.
Il vous reste 54.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Aux Pays-Bas, des manifestations violentes depuis trois jours contre les restrictions sanitaires est apparu en premier sur zimo news.