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Au Venezuela, le retour aux urnes de l’opposition

Des affiches pour les élections locales, à Caracas, le 19 novembre 2021. FABIOLA FERRERO POUR « LE MONDE »

Débâcle économique et sanctions américaines obligent, Caracas tourne au ralenti. Les embouteillages sont devenus rares. Mais, jeudi, les derniers meetings avant les élections locales de ce dimanche 21 novembre, réussissent à perturber le trafic de la ville. Ici et là, des Jeep, bardées de drapeaux, d’affiches électorales et de haut-parleurs géants, hurlent des jingles entraînants. Personne n’y prête attention.

Le scrutin a pourtant valeur historique. Les principaux partis d’opposition qui, depuis 2017, appelaient leurs électeurs à l’abstention « pour ne pas cautionner le régime de Maduro », ont en effet décidé de reprendre le chemin des urnes. Vingt et un million de Vénézuéliens y sont appelés pour élire 23 gouverneurs, 355 maires et des centaines de conseillers régionaux et municipaux.

Mais la politique ne passionne plus. « Ces élections ne vont rien changer », considère Sonia, 53 ans, fonctionnaire au ministère de la santé et longtemps militante du Parti socialiste unifié (PSUV, au pouvoir). Elle est venue assister au meeting de fin de campagne d’Hector Rodriguez, le gouverneur de l’Etat de Miranda, qui brigue un deuxième mandat. Drapeau rouge au bout du bras, Sonia a applaudi son candidat, comme d’habitude. Mais, en remontant dans le bus qui l’a conduite, elle lâche : « Le problème du Venezuela, c’est que gouvernement est nul, mais que l’opposition est pire. »

Un blason à redorer

A l’autre bout de la ville, Tomas Guanipa, le candidat de l’opposition à la mairie de Caracas, est attendu dans le quartier de la Pastora. Le public est moins nombreux, mais tout aussi populaire. « Nous avons moins de moyens que le PSUV », rappelle Jorge Armas, conseiller municipal d’opposition. Dans sa chemise bleu ciel impeccablement repassée, il se réjouit de pouvoir faire campagne dans les quartiers pauvres de la ville. « Le climat est plus serein qu’il ne l’était, se réjouit M. Armas. Le pouvoir, qui veut ces élections pour redorer son blason sur la scène internationale, nous laisse tranquille. » Pour le sociologue Ignacio Avalos, directeur de l’Observatoire électoral vénézuélien, ces élections permettent même « de mettre fin à un cycle de confrontation ».

Mais l’opposition, fracturée, pei­ne à capitaliser le mécontentement et à incarner le changement. Le Parti socialiste unifié de Maduro semble assuré de remporter la majorité des quelque 3 000 postes à pouvoir. « Le PSUV présente 3 000 candidats et des poussières. L’opposition, elle, en présente plus de 65 000. Avec ça, tout est dit », soupire M. Avalos.

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