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« A l’aune des sondages, le style “nez en l’air” de Macron semble correspondre mieux à la France que la retenue de Merkel »

Emmanuel Macron a remis la grand-croix de la Légion d’honneur à Angela Merkel, à Beaune (Bourgogne), le 3 novembre 2021. PHILIPPE DESMAZES / AP

Insaisissable, Emmanuel Macron. D’un côté, le président de la République compense la montée des prix par une « indemnité inflation » en faveur des petits revenus et de la classe moyenne et il augmente le smic net plus fortement que son prédécesseur socialiste François Hollande ; de l’autre, il baisse les impôts sur le capital et donc sur la richesse. D’une part, il renonce à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ; d’autre part, il traîne les pieds sur le développement des énergies renouvelables. Il veut faire émerger un « islam français », ce qui ne l’empêche pas de promouvoir les cours d’arabe à l’école.

Opportuniste selon les uns, « ni de droite ni de gauche » pour les autres : Emmanuel Macron ne vous rappelle-t-il pas la chancelière allemande ? Angela Merkel aussi est inclassable – ses virevoltes sont dignes d’une championne de slalom.

Pour conforter le pouvoir d’achat, le gouvernement Merkel introduira un salaire minimum que l’Allemagne ne connaissait pas. Or du même élan, la chancelière baissera les impôts sur le capital. Merkel avance à grand pas sur l’égalité femmes-hommes en instaurant un congé parental de dix-huit mois à départager entre les deux parents, mais elle vote contre le mariage pour tous. Elle sera résolument contre avant d’être résolument pour l’abandon du nucléaire. Elle accueillera près d’un million de Syriens en 2015… et négociera dans la foulée un « deal » cynique avec le président turc qui désormais empêche les réfugiés de gagner l’Europe.

Si Macron et Merkel pratiquent une politique centriste toujours prête à être ajustée, le président français se distingue foncièrement de la chancelière par son « marketing », par la façon de vendre sa politique.

De tout temps, Merkel n’a pris la parole que lorsque cela était nécessaire. Et, quand elle se voyait dans l’obligation d’expliquer ses décisions, elle évitait le débat d’idées ; elle se contentait d’évoquer que c’était « la décision la plus sensée » ou encore « le résultat d’un bon compromis » voire qu’il n’y avait « pas vraiment d’alternative ».

Les grandes déclarations

Du côté de Macron, les grandes déclarations prévalent. Pour justifier la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, le chef d’Etat décline la théorie des « premiers de cordée ». Quand il introduit un confinement strict au début de la pandémie de Covid-19, le président célèbre la primauté de la vie humaine sur l’économie. Il tend à idéologiser les décisions les plus terre à terre.

Or cette approche pose un triple problème.

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