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En Israël, le gouvernement Bennett promet de durer

Naftali Bennett lors du vote du budget à la Knesset (Parlement israélien), à Jérusalem, le 3 novembre 2021. AHMAD GHARABLI / AFP

A la naissance du gouvernement de Naftali Bennett, le 13 juin, nul, en Israël, n’aurait été surpris qu’il ne survive que quelques semaines, ou quelques mois, puis s’évapore. Cet objet politique inédit, coalition de huit partis que tout oppose, sinon leur volonté de tourner la page, après quinze ans de règne de Benyamin Nétanyahou, a scellé son propre sort jeudi 4 et vendredi 5 novembre : il durera.

Avec une discipline remarquable, ses partisans ont approuvé un budget pour ce qu’il reste de l’année 2021 et pour 2022, l’équivalent d’un vote de confiance en Israël. Le pays en était privé depuis trois ans, pris dans un cycle chaotique de quatre élections législatives, durant lesquelles M. Nétanyahou, premier ministre de transition, gérait, de plus en plus, seul les affaires courantes. Le plus surprenant fut l’aisance avec laquelle ces votes se sont déroulés : au fil de trois jours et deux nuits, les parlementaires ont écarté une à une des centaines de motions déposées par l’opposition.

Celle-ci a échoué à attirer une unique défection, afin de briser une majorité de soixante et une voix sur cent vingt, ultime recours pour obtenir la dissolution du gouvernement à la date limite du 14 novembre, puis l’organisation, mécaniquement, d’un cinquième scrutin. Désormais, il sera quasi impossible aux opposants de la coalition de la faire chuter durant les dix-sept mois à venir, une éternité. Mais elle devra encore survivre à ses propres incohérences.

A l’ouverture de ce marathon parlementaire, M. Bennett a défié l’opposition, qui organise le chaos dans l’hémicycle à chacune de ses prises de parole, en dénonçant « une campagne hystérique et mensongère de délégitimation », menée par les partisans de M. Nétanyahou. Depuis plusieurs jours, ces derniers s’en prennent aux 14,7 milliards d’euros prévus dans ce budget pour la communauté arabe, qui représente 20 % de la population du pays. Le mouvement islamo-conservateur de Mansour Abbas, la Liste arabe unie (LAU), a négocié cette somme, assumant d’être la première formation arabe à participer à un gouvernement sioniste.

Le camp Nétanyahou martèle que des fonds publics finiront immanquablement par alimenter les caisses du Hamas. Pour « preuve », il souligne les origines idéologiques communes du parti de M. Abbas et du mouvement armé au pouvoir à Gaza – la confrérie internationale des Frères musulmans. Il scrute les œuvres de charité d’une association, dirigée par un cadre de la LAU, qui vient en aide à des familles de « martyrs » de Gaza, sur fonds privés et avec l’assentiment de l’armée israélienne.

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