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Lancement du premier stablecoin européen d’envergure

Tandis que la Banque centrale européenne effectue ses premières expérimentations d’un euro numérique officiel, une start-up, Angle Labs, lance un stablecoin fondé sur l’euro, assorti de vastes ambitions.

L’apparition de l’USDT de Tether, le premier stablecoin, a changé l’univers de la cryptomonnaie. Pour la première fois, il a été possible de manipuler une monnaie bénéficiant des atouts de la blockchain (sécurité, inviolabilité, etc.) tout en conservant une parité permanente avec le dollar. D’autres stablecoins ont suivi (USDC, BUSC, DAI…) mais tous ont maintenu cette équivalence avec le dollar.

Le concept des stablecoins a paru suffisamment séduisant pour que des États s’emparent du concept. Ainsi, la Chine s’est empressée de développer un yuan numérique, qui est un stablecoin. Son lancement officiel devrait intervenir au cours de l’année 2022.

De la nécessité d’un stablecoin aligné sur l’euro

Et l’euro dans tout cela ? Si l’on en croit un porte-parole de la Banque de France, plus de 86 % des banques centrales mènent ou ont mené des expérimentations de monnaies numériques. La Banque centrale européenne planche sur un stablecoin officiel dont la valeur serait égale à celle de l’euro. Elle a même mené une enquête sur le potentiel d’une telle monnaie et, sur les 8.200 réponses reçues, il est apparu que l’intérêt était très fort. Diverses expérimentations ont déjà été lancées. Pourtant, la BCE s’est donné bien du temps pour le lancement officiel de ce stablecoin aligné sur l’euro… Jusqu’en 2025 !

Angle Labs à l’initiative

Une start-up, Angle Labs, a finalement pris les devants. Elle lance, dès aujourd’hui, le premier stablecoin d’envergure adossé à l’euro. Pour les plus curieux, le livre blanc de cette initiative (Angle Protocol) se trouve à cette adresse : https://www.angle.money/

À l’origine de Angle Labs, se trouvent Pablo Veyrat et Guillaume Nervo, deux Français fraîchement diplômés de la Stanford University. C’est en jouant avec une plateforme de prêt de la DeFi (finance décentralisée), Compound, que Pablo Veyrat dit avoir réalisé l’importance de disposer d’un stablecoin adossé à l’euro. « En 2020, l’euro a perdu 10 % de valeur par rapport au dollar. Donc, j’ai réalisé que j’étais exposé à un risque majeur dans la conversion euro/dollar », a expliqué Veyrat à TechCrunch.

Il existe déjà quelques stablecoins basés sur l’euro dont un lancé par Casino, le LUGH, ou encore l’EURt de Tether, mais aucun d’entre eux n’a encore particulièrement fait des éclats. Qu’est-ce qui pourrait distinguer l’agEUR de tels concurrents ?

Le premier souci de Pablo Veyrat et Guillaume Nervo a été de sécuriser un « collateral », soit un fonds de garantie pour tous ceux qui voudraient miser sur leur token AgEUR, puisque, par définition, pour un stablecoin, il doit y avoir une réserve de monnaie officielle au moins égale à celle des tokens mis en circulation.

Fin septembre, Angle Labs a levé 5 millions de dollars auprès de plusieurs fonds de capital-risque : Andreessen Horowitz, Fabric VC, Wintermute, Divergence Ventures, Global Founders Capital, Alven mais aussi deux business angels (investisseurs providentiels) français, Julien Bouteloup et Frédéric Montagnon.

Par ailleurs, AgEUR a été conçu de façon à garantir un « surcollateral » (collateral bien plus important que ce qui serait nécessaire) en Bitcoin et Ethereum, les deux cryptomonnaies les plus fortes du domaine. Et le protocole a été conçu, affirment ses créateurs, de façon à pouvoir engendrer des retours sur investissements. À suivre, donc.

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