Il y a eu plus d’ouragans en Atlantique en 2021 que de noms à leur attribuer. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a épuisé la liste des vingt et un noms dont elle dispose chaque année pour désigner ces phénomènes météorologiques. Pour la deuxième fois en deux ans et pour la troisième fois dans l’histoire, le dernier nom de la liste a été donné. Il a été attribué à la tempête subtropicale Wanda qui s’est formée samedi 30 octobre.
L’OMM tient, depuis 1953, six listes de vingt et un prénoms, qu’elle attribue, par roulement annuel, aux ouragans. Ces tempêtes reçoivent leur nom par ordre alphabétique avec, depuis 1979, une alternance de prénoms féminins et masculins. Les noms commençant par les lettres Q, U, X, Y et Z sont exclus, considérés comme « peu courants et difficiles à comprendre en anglais, espagnol, français ou portugais, langues parlées en Amérique du Nord, en Amérique centrale et dans les Caraïbes », explique le New York Times. Lorsqu’un ouragan est meurtrier ou coûteux, son nom disparaît de la liste, qui est alors modifiée. « Il serait inconvenant d’utiliser son nom pour une autre tempête », justifie l’OMM. Ainsi, Katrina a été retirée de la liste, tout comme Irma, l’ouragan le plus puissant jamais enregistré dans l’Atlantique.
Jusqu’au début des années 2000, la liste annuelle des noms était suffisante, écrit le Washington Post. « Traditionnellement, le 19 novembre, nous nommons notre quatorzième tempête », a déclaré la météorologue de CNN Allison Chinchar. En 2005, pour la première fois, la liste a été épuisée. Cette année-là, vingt-sept tempêtes avaient été enregistrées, dont l’ouragan Katrina, qui avait provoqué la mort de plus de 1 800 personnes à La Nouvelle-Orléans (Louisiane). En 2020, un nouveau record de trente tempêtes a été enregistré. La liste a donc été à nouveau épuisée.
Il est « probable que cette situation se reproduise à l’avenir », estimait l’OMM dans un communiqué, en mars. Le comité des ouragans de l’OMM a, dans cette perspective, adopté une liste complémentaire de noms en cas d’épuisement de la liste initiale, qui pourrait être utilisée dès cette année. La saison des ouragans atlantiques s’étend approximativement entre le 1er juin et le 30 novembre. Si un prochain ouragan se forme d’ici là, il devrait donc s’appeler Adria.
Le réchauffement climatique en cause
Comment expliquer cette accélération du nombre d’ouragans ? « Les liens entre les ouragans et le changement climatique sont de plus en plus évidents, rappelle le New York Times. Si la planète se réchauffe, on peut s’attendre à ce que les ouragans soient plus forts au fil du temps et à ce que les tempêtes les plus puissantes soient plus fréquentes. »
Brian McNoldy, expert en ouragans pour la chaîne météorologique Capital Weather Gang, nuance cette explication dans le Washington Post. Selon lui, l’amélioration de la technologie des satellites météorologiques permet aussi de « capter davantage de tempêtes “marginales” qu’il y a quelques décennies ». Et donc de multiplier celles qui seront nommées, « notamment de faibles tempêtes et de courte durée qui n’ont pas d’impact sur terre », précise le journal américain. C’est le cas de Wanda qui ne devrait pas avoir de répercussion sur terre, selon les prévisions météorologiques.
Ces faibles tempêtes, nombreuses cette année, « pourraient bien trouver leur origine dans le changement climatique causé par l’homme », admet toutefois M. McNoldy. Car « un océan plus chaud pourrait expliquer que cet environnement qui aurait été peu propice à la formation de tempêtes il y a plusieurs décennies le devienne, marginalement, et que donc on commence à voir ces phénomènes apparaître à des endroits où ils n’existaient pas auparavant », note l’expert.
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