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Naufrage du sous-marin argentin « San-Juan » : l’ancien président Mauricio Macri brièvement auditionné

L’ancien président argentin Mauricio Macri arrive au tribunal, à Dolores, en Argentine, jeudi 28 octobre 2021. NATACHA PISARENKO / AP

L’affaire du sous-marin San-Juan, dont le naufrage avait fait 44 morts en 2017, connaît un nouveau rebondissement. L’ancien président argentin Mauricio Macri a brièvement comparu, jeudi 28 octobre, devant un juge, qui souhaite l’entendre sur des accusations d’espionnage par les services secrets de familles des victimes du San-Juan.

L’ancien président et chef de file de l’opposition de centre droit s’est présenté devant un magistrat de Dolores, à 200 kilomètres au sud de Buenos Aires. Au bout d’environ une heure, l’audience a été suspendue : Pablo Lanusse, l’avocat de M. Macri, a expliqué que le tribunal « ne dispos[ait] pas de l’habilitation à lever le secret sur le renseignement pour que [son client] puisse déposer ».

Aucune nouvelle date d’audience n’a été communiquée, mais, selon l’avocat, « l’animosité et l’ambition du juge de poursuivre M. Macri avant les élections de la mi-novembre étaient claires ». A son arrivée au tribunal, en fin de matinée, M. Macri s’est adressé à plus d’une centaine de sympathisants, dénonçant une procédure aux relents politiques et accusant le pouvoir d’« utiliser une tragédie pour [lui] nuire », en pleine campagne électorale.

M. Macri, 62 ans, était convoqué dans le cadre d’une enquête préliminaire menée par le juge Martin Bava, pour qui le chef de l’Etat avait à l’époque « pleine connaissance » du suivi que menaient les services de renseignement sur les familles de l’équipage.

Des familles espionnées

Le sous-marin San-Juan avait disparu en novembre 2017, dans l’Atlantique Sud, à 400 kilomètres des côtes patagoniennes. Localisée un an plus tard à 900 mètres de fond, l’épave n’a jamais pu être renflouée, contre le vœu des familles. Selon la marine, le submersible, qui datait de 1983, avait implosé en raison d’une défaillance technique.

A l’époque du drame, les familles avaient mené une intense campagne pour connaître le sort du sous-marin. Elles ont assuré avoir fait l’objet de filatures, d’écoutes téléphoniques et d’intimidations. Dans le cadre de la même enquête, des poursuites judiciaires ont déjà été engagées contre deux anciens chefs du renseignement.

« Nous espérons que Macri (…) nous dira la vérité sur les raisons pour lesquelles nous avons été espionnés illégalement », a déclaré à l’Agence France-Presse Luis Tagliapietra, père d’un sous-marinier disparu et avocat plaignant. Un espionnage « plus que prouvé », selon lui.

M. Macri, qui a tenté en vain de faire récuser le juge Bava, disant sa crainte de « partialité », a farouchement nié avoir « jamais espionné ni demandé que l’on espionne les familles ». « Nous sommes sereins. Nous savons ce que nous avons fait et nos bonnes intentions », a-t-il répété, jeudi.

Depuis sa convocation au début d’octobre, il se dit victime d’une « persécution » politique, sur fond de campagne pour les législatives partielles, qui se tiendront dans moins d’un mois. A mi-mandat, le gouvernement (centre gauche) du président Alberto Fernandez voit sa majorité au Sénat menacée.

Le Monde avec AFP

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