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Croissance, réformes et excédent budgétaire : la Californie s’éloigne-t-elle du reste des Etats-Unis ?

LETTRE DE SAN FRANCISCO

Gavin Newsom marche le long du site d’une récente marée noire, à Huntington Beach (Californie), le 5 octobre 2021. MARK RIGHTMIRE / AP

Avec leur célérité habituelle, les services électoraux de Californie ont publié le 20 octobre les résultats définitifs du « recall », l’élection pour la destitution du gouverneur, le démocrate Gavin Newsom, qui s’était tenue le 14 septembre. Le scrutin, on s’en souvient, avait occupé durant tout l’été les médias, la classe politique et les instituts de sondage, qui avaient cru discerner un suspense grandissant, bien que l’Etat soit foncièrement démocrate et que les républicains ne représentent qu’un quart des électeurs enregistrés. Finalement, toute médiatisée qu’elle ait été, la « remontada » républicaine n’a pas eu lieu.

Sans surprise, les résultats officiels confirment l’ampleur de la victoire de Gavin Newsom : le non a recueilli 61,88 % des voix, contre 38,1 % en faveur de sa destitution. Surtout, ils montrent que l’électorat n’a pas varié, malgré la crise du logement, la réponse au Covid-19 et les incendies, ou à peine d’un iota : le démocrate l’avait emporté avec 61,9 % des voix sur le républicain John Cox en 2018.

Une analyse plus fine, au niveau des comtés, montre même que non seulement les électeurs n’ont pas changé d’avis, mais ils se sont ancrés encore plus profondément dans leurs opinions. Le camp des partisans de l’ancien maire de San Francisco lui est encore plus favorable qu’en 2018, alors que les républicains lui sont plus hostiles. Tout cela augure mal de l’état de la polarisation de la société américaine, à un an des élections de mi-mandat.

Logement : le « plus grand tournant en un demi-siècle »

Gavin Newsom, de son côté, n’a pas attendu le résultat final pour repartir en campagne : une confortable réélection, en 2022, pourrait lui servir de tremplin pour la candidature à la Maison Blanche dont il semble rêver. Deux semaines après le « recall », il a promulgué une série de réformes, la plupart à la satisfaction des différentes factions – féministes, antiracistes, écologistes – qui composent la coalition progressiste.

Il sera désormais interdit de retirer son préservatif pendant le rapport sexuel sans consentement du partenaire ; interdit d’utiliser des tondeuses à gazon à essence (à partir de 2024) ; mais obligatoire (à partir de 2025) de donner des cours d’études ethniques dans les lycées pour sensibiliser les élèves à la diversité de la population (les Blancs ne représentent plus que 36 % des habitants). Parmi les mesures adoptées figure aussi le vote universel par correspondance, dispositif qui donne de l’urticaire aux républicains au niveau national.

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