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Au Portugal, le gouvernement socialiste d’Antonio Costa lâché par ses alliés d’extrême gauche

Le premier ministre portugais, Antonio Costa, lors du débat sur le projet de budget de l’Etat pour 2022 rejeté en première lecture au Parlement à Lisbonne, le 27 octobre 2021. PEDRO NUNES / REUTERS

Fruit d’un divorce entre les partis de la gauche portugaise, le rejet inattendu du projet de loi de finances 2022, mercredi 27 octobre, devrait marquer la fin prématurée du gouvernement socialiste d’Antonio Costa. Le processus de convocation d’élections anticipées est déjà enclenché.

Le président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, s’est réuni, mercredi soir, avec le président du Parlement. « Si l’Assemblée n’est pas en mesure d’adopter un budget qui est fondamental pour le pays, il serait positif de rendre la parole aux Portugais », a insisté le chef d’Etat. Après une réunion avec les acteurs sociaux, prévue vendredi, puis une autre avec les dirigeants des différents partis ayant une représentation à l’assemblée, samedi, et la convocation du conseil d’Etat, mercredi 3 novembre, M. Rebelo de Sousa devrait procéder, sauf surprise, à la dissolution formelle des chambres, de sorte que les élections anticipées pourraient avoir lieu dès le mois de janvier 2022. Il y a quelques semaines, personne n’aurait imaginé qu’une telle crise politique secouerait le Portugal.

Mercredi, le Parti communiste portugais (PCP) et le parti de la gauche radicale Bloco de Esquerda (BE) ont cependant abandonné le socialiste Antonio Costa et voté, avec les partis de droite et d’extrême droite, contre le projet de loi de budget. Le texte n’a reçu que le vote favorable des 108 députés socialistes (sur 230 sièges). Avec 117 voix contre et cinq abstentions – celles des trois députés du parti animaliste et écologiste PAN et de deux députés non inscrits –, il a ainsi été rejeté. Une première depuis l’avènement de la démocratie au Portugal.

« Irresponsable »

« Associer une crise budgétaire à une crise sanitaire sans précédent est ce qu’il y a de plus irresponsable et cela a des conséquences réelles pour la vie des gens et l’avenir du pays, s’est insurgé Ines Sousa Real, la leader du parti animaliste et écologiste PAN. Faire opposition ce n’est pas seulement être contre. »

Si le leader du principal parti de l’opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit), Rui Rio, a critiqué le modèle économique défendu par les socialistes qu’il a accusés de « dépendre de la gauche radicale », la gauche de la gauche a pour sa part reproché au gouvernement son manque d’ambition en matière sociale. Le PCP exigeait notamment une augmentation considérable du salaire minimum, pour qu’il passe des 665 euros mensuels actuels à 850 euros, afin de répondre à « une urgence nationale », selon le leader communiste Jerónimo de Sousa. Le gouvernement a proposé une hausse progressive à 705 euros en 2022 et 750 en 2023, jugée insuffisante par le PCP. Tout comme celle de 10 euros prévue pour les retraites.

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