C’est l’une des mesures-phares du budget qui sera présenté mercredi par Rishi Sunak, le ministre des finances britannique. Pressé d’aider les jeunes travailleurs faiblement rémunérés et poussé par la pénurie de main-d’œuvre, le Trésor a annoncé, lundi 25 octobre, que le budget comprendrait une hausse du salaire minimum horaire qui va passer, à partir du 1er avril 2022, de 8,91 livres par heure à 9,50 livres (11,26 euros) pour les salariés âgés de plus de 23 ans. Cette augmentation signifie qu’un travailleur à temps plein recevra 1 074 livres (1 273 euros) de plus par an avant impôts. Pour les salariés âgés de 21 à 22 ans, il passera de 8,36 livres à 9,18 livres (10,88 euros) de l’heure. Pour les apprentis, il passera de 4,30 livres à 4,81 livres (5,70 euros) de l’heure.
« C’est un gouvernement qui est du côté des travailleurs. Cette hausse de salaire (…) nous met sur la voie de notre objectif de mettre fin aux faibles rémunérations d’ici à la fin de cette mandature », a commenté Rishi Sunak. Un fonds de 500 millions de livres pour aider les plus modestes à faire face aux factures énergétiques et d’alimentation cet hiver avait aussi été annoncé début octobre à la suite d’une baisse des minimums sociaux.
Rachel Reeves, la chancelière de l’échiquier du cabinet fantôme travailliste, a répliqué sur Twitter que « cette offre revient à 1 000 livres (1 185 euros) par an de moins que les plans du Labour pour un salaire minimum d’au moins 10 livres de l’heure pour les personnes travaillant à temps plein ». Elle a ajouté qu’« une grande partie sera engloutie par les hausses d’impôts du gouvernement, les réductions du crédit universel et l’incapacité à maîtriser les factures d’énergie ».
This works out at £1,000/year less than Labour’s existing plans for at least £10 an hour for people working full-ti… https://t.co/t2Eql9bb89
— RachelReevesMP (@Rachel Reeves)
Lesté par des aides massives du gouvernement pour amortir le choc de la pandémie, le déficit public a atteint l’an dernier 14,9 % du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, le ratio le plus élevé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Hausse des impôts
Pour ramener les comptes publics dans le vert, Rishi Sunak a déjà annoncé une hausse historique des impôts qui passera par une augmentation des prélèvements sociaux de 1,25 % à partir d’avril 2022 destinée au système de santé, et une hausse de six points de l’impôt sur les sociétés, à 25 %, à partir de 2023.
Mais les entreprises redoutent d’être frappées par des hausses d’impôts supplémentaires et l’organisation patronale Confederation of British Industry prévient : toute nouvelle augmentation « risque de freiner la reprise économique ». A l’inverse, un groupe de 30 millionnaires britanniques a adressé une lettre ouverte au chancelier pour lui demander de payer plus d’impôts : « Nous avons les moyens de contribuer davantage (…). Le coût de la reprise ne peut pas retomber sur les jeunes ou les revenus les plus modestes. »
Le FMI prévoit une croissance de 6,8 % pour le Royaume-Uni cette année, le rythme le plus rapide du G7. Mais le rebond est moins spectaculaire qu’il n’y paraît car l’activité économique britannique avait connu la chute la plus brutale du G7 l’année dernière, près de 10 %, et la reprise montre des signes d’essoufflement, pénalisée par des pénuries de main-d’œuvre, des chaînes d’approvisionnement à la peine et la flambée des prix de l’énergie.
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