Il flotte comme un air de déjà-vu sur la Russie, où la quatrième vague de Covid-19 ressemble furieusement à ses devancières. Hôpitaux débordés, records de contamination battus jour après jour, vaccination déficiente et des pouvoirs publics qui s’en remettent à une solution que l’on croyait appartenir au passé : un confinement généralisé.
La mesure a été annoncée jeudi 21 octobre par la ville de Moscou, rapidement imitée par plusieurs régions russes. Dans la capitale, ce confinement non strict durera du 28 octobre au 7 novembre. Tous les services publics, commerces non essentiels ou restaurants devront fermer leurs portes, et les employés des secteurs public et parapublic seront payés à chômer. Il s’agit, selon le maire, Sergueï Sobianine, de « briser au maximum la chaîne de contamination, en un minimum de temps ».
Une telle mesure n’avait pas été prise depuis le mois de juin. Les statistiques officielles, qui ne cessent d’empirer depuis ces dernières semaines, ont apparemment servi de déclic. Jeudi, le pays a battu à nouveau son record de contaminations et de décès avec plus de 36 000 nouveaux cas et 1 036 décès en 24 heures. Les lits d’hôpitaux, tous types confondus, sont remplis à 87 %, selon le ministère de la santé.
Plus de 1 000 morts par jour
Les chiffres de mortalité, comptabilisés selon une méthode particulièrement restrictive, sont sujets à caution, mais ils montrent une dynamique claire : la barre des mille morts quotidiens n’avait jamais été franchie avant le début du mois d’octobre.
Vladimir Poutine s’est exprimé mercredi sur le sujet – pour la première fois depuis l’été, quand il s’était félicité que la Russie se soit mieux sortie de la pandémie que le reste du monde. Comme tout au long de l’année 2020, il a indiqué laisser aux régions le soin de faire les arbitrages entre santé et économie, tout en leur demandant de « ne pas embellir la situation » en donnant des statistiques tronquées.
Etonnamment, les mesures annoncées font une place limitée à la vaccination, en n’offrant que très peu d’avantages aux personnes vaccinées. Le passe sanitaire permet d’accéder aux musées et aux rares événements de masse encore autorisés, alors que durant une courte période de l’été, il offrait aussi l’accès aux restaurants.
Les autorités continuent certes de promouvoir le vaccin Spoutnik V et ses semblables, y compris par des incitations financières, mais elles agissent comme si la bataille était – au moins provisoirement – perdue. Seuls 35,8 % des Russes ont reçu au moins une dose de vaccin (32,5 % les deux doses), ce qui ne constitue pas une masse critique suffisante pour se reposer sur le système du passe sanitaire.
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