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Biodiversité : avec sa « déclaration de Kunming », la Chine lance la négociation d’un nouveau cadre mondial

Le président chinois Xi Jinping s’exprimant au centre des médias de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15) à Kunming, dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, le 12 octobre 2021. STR / AFP

C’est une étape supplémentaire sur la longue route qui doit mener, d’ici six mois, à la conclusion d’un nouvel accord mondial destiné à freiner l’érosion de la biodiversité. Pendant cinq jours, du lundi 11 au vendredi 15 octobre, les représentants de plus d’une centaine de pays se sont réunis, pour la grande majorité de façon virtuelle, pour ouvrir la 15e conférence mondiale (COP15) sur la diversité biologique.

Comme prévu, cette première séquence – la COP15 se tiendra en deux temps – a surtout été l’occasion de lancer un nouvel appel à la mobilisation et de réaffirmer les priorités des différentes parties prenantes. Les sujets plus conflictuels devraient être mis sur la table lors de la prochaine session de travail à Genève (Suisse) en janvier 2022, avant d’être négociés lors de la COP15 proprement dite, jusqu’ici prévue en présentiel en Chine en avril. « Notre impression est qu’il y a unanimité entre toutes les parties sur l’urgence à agir, a résumé au nom de l’Afrique le ministre de l’environnement du Sénégal, Abdou Karim Sall. Il faut maintenant transformer cette bonne volonté en action concrète à travers le nouveau cadre mondial pour la prochaine décennie. »

Au cours de cette semaine, les Etats ont adopté une « déclaration de Kunming », du nom de la ville du sud-ouest de la Chine où s’est tenue la partie « physique » de la conférence. Un texte consensuel qui rappelle la nécessité de transformations profondes pour mettre la biodiversité « sur la voie du rétablissement » d’ici à 2030 et liste 17 engagements pour y parvenir.

« La déclaration de Kunming nous oriente dans la bonne direction, a salué Elizabeth Maruma Mrema, la secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique. Grâce à elle, les Etats se sont engagés à négocier un cadre mondial efficace, assorti des ressources nécessaires et doté d’un mécanisme de surveillance et d’évaluation des progrès. » « C’est un texte ambitieux, pragmatique et équilibré qui influencera le cadre post-2020 », a aussi assuré Zhao Yingmin, le vice-ministre chinois chargé de l’écologie.

Renforcer les plans d’actions nationaux

Par cette déclaration, les signataires promettent notamment de renforcer leurs plans d’actions nationaux, de travailler à « promouvoir l’intégration » des efforts de conservation dans l’ensemble des processus de décision, de permettre « la participation pleine et effective » des peuples autochtones et des communautés locales ou encore de « renforcer l’efficacité » des zones protégées. S’il ne contient aucun objectif chiffré, le texte « prend note » de l’appel de nombreux Etats à parvenir à placer sous protection 30 % des terres et des mers d’ici à 2030, un objectif qui figure dans le projet d’accord et est soutenue par 72 Etats. La Chine, qui a pris officiellement la présidence de la COP15, ne s’est pas prononcée sur cette ambition.

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