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Tous les regards tournés vers la Chine à l’ouverture de la Conférence sur la biodiversité

Une centrale électrique alimentée au charbon près de Datong, dans la province chinoise du Shanxi (nord), le 19 novembre 2015. GREG BAKER / AFP

L’ouverture officielle de la 15e Conférence mondiale sur la biodiversité (COP15), lundi 11 octobre à Kunming, en Chine, semble susciter moins d’intérêt que la COP26 sur le climat qui démarrera à la fin du mois à Glasgow, en Ecosse. L’enjeu n’en est pourtant pas moins important : les Etats signataires de la convention sur la diversité biologique des Nations unies doivent parvenir à un nouvel accord mondial pour enrayer la destruction du vivant au cours de la prochaine décennie, après l’échec des précédents engagements.

Mais, de fait, la configuration entre ces deux rendez-vous cruciaux est différente : en raison de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, qui a déjà conduit à plusieurs reports de la COP15, celle-ci va finalement se tenir en deux temps. La première séquence, de lundi à vendredi, sera principalement protocolaire et virtuelle, mais verra tout de même Pékin prendre officiellement la présidence de la conférence. Environ 1 500 personnes devraient être présentes à Kunming, parmi lesquelles très peu d’étrangers – principalement des diplomates ou représentants d’organisations en poste en Chine. Les négociations proprement dites, qui doivent déboucher sur l’adoption du nouveau cadre mondial, auront lieu en présentiel lors d’une deuxième phase prévue au printemps 2022.

« Bien que cette première partie soit largement protocolaire, ce doit être le moment où les responsables mondiaux vont commencer à afficher leurs ambitions en termes d’objectifs, de financements et d’actions pour la prochaine décennie », espère Morgan Gillepsy, directrice du programme alimentation et usage des terres au World Resources Institute, un centre de réflexion américain spécialisé dans les questions environnementales. « La réunion de cette semaine est le point de départ de la dernière ligne droite, ajoute Georgina Chandler, responsable des politiques internationales à la Société royale pour la protection des oiseaux, au Royaume-Uni. Nous avons encore de nombreux obstacles à franchir, que nous devons surmonter de toute urgence si nous voulons parvenir à un cadre ambitieux dans six mois. »

« La Chine porte très peu de choses »

Après l’ouverture, lundi, un sommet virtuel réunissant des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des ministres d’une centaine de pays est prévu mardi et mercredi. Le président chinois, Xi Jinping, pourrait prendre la parole à cette occasion. « Il faudra surveiller s’il annonce des choses nouvelles sur la protection de la biodiversité sur le plan national, sur les enjeux cruciaux de la COP15 ou sur le front climatique avant la COP26 », indique Li Shuo, spécialiste des politiques environnementales chez Greenpeace Chine. « Pékin va mettre quelques cartes sur la table en espérant que cela suscite un élan au niveau mondial mais aussi sur le plan national », estime aussi Dimitri de Boer, le représentant en Chine de Client Earth, une organisation spécialisée en droit de l’environnement qui conseille les autorités.

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