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Milos Zeman hospitalisé, la République tchèque plonge dans l’incertitude

Une ambulance transportant le président de la République tchèque Milos Zeman arrive à l’hôpital militaire de Prague, le 10 octobre 2021. PETR DAVID JOSEK/AP

Le destin politique des prochaines années de la République tchèque se joue actuellement à l’hôpital central militaire de Prague. Dimanche 10 octobre, le président, Milos Zeman, y a été emmené en urgence, semi-conscient. Cette hospitalisation intervient à un moment crucial pour le pays, au lendemain d’élections législatives qui ont vu la courte défaite de son allié, le premier ministre milliardaire et populiste Andrej Babis, et à l’issue desquelles il est censé désigner un premier ministre.

A 77 ans, ce président bon vivant et provocateur, eurosceptique, prorusse et prochinois, qui alterne les séjours à l’hôpital, n’est pas apparu en public depuis des semaines. Son vieux camarade issu de la « révolution de velours », devenu ensuite vrai-faux concurrent politique, l’ancien président tchèque (2003-2013) Vaclav Klaus, a évoqué « un problème de foie ». Les médecins gardent, eux, le silence, mais l’entourage de M. Zeman ne cesse de minimiser la gravité de la situation, et assure surtout qu’il est toujours en capacité de garder son poste. « Pendant son séjour à l’hôpital, Monsieur le président s’informe », a ainsi déclaré son porte-parole, Jiri Ovcacek. « Son hospitalisation actuelle ne menace en rien les négociations post-électorales et la situation constitutionnelle », a-t-il promis. En temps normal, le rôle de président est secondaire dans les institutions tchèques.

Mais le contexte actuel est particulier : à la surprise générale, les élections ont été perdues par le premier ministre sortant, Andrej Babis, 67 ans. Le milliardaire, magnat de l’agroalimentaire, de la pétrochimie et des médias, n’est arrivé qu’en deuxième position du scrutin organisé vendredi 8 et samedi 9 octobre. Après avoir fait campagne contre « Bruxelles » avec l’aide de son « ami » le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, sa formation populiste et antisystème ANO (pour « Action des citoyens mécontents ») n’a obtenu que 27,1 % des suffrages, derrière la coalition de droite Ensemble, qui a obtenu 27,8 % des voix.

Campagne perturbée par les « Pandora Papers »

Dès samedi soir, le leader d’Ensemble, Petr Fiala, a revendiqué la victoire de l’opposition, en signant un mémorandum avec la coalition centriste regroupant le Parti pirate et la formation Maires et indépendants, arrivée troisième avec 15,6 % des voix. Fort de leurs 108 sièges sur les 200 du Parlement, les cinq partis défendent leur volonté de « former un gouvernement » et demandent « au président de la République de confier à Peter Fiala sa formation ». « Ensemble, notre pays ne sera plus aussi endetté et fera partie de l’Europe démocratique », a lancé ce professeur de sciences politiques, âgé de 57 ans, devant ses supporteurs.

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