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Perroquets et perruches : pourquoi il ne faut pas les enfermer !

Parmi les oiseaux, les psittacidés (perruches, perroquets, inséparables…) se caractérisent par une intelligence remarquable, ce qui en fait malheureusement des « animaux de compagnie » convoités. Or selon une étude, les espèces dotées de capacités cognitives plus élevées sont davantage susceptibles de souffrir de leurs conditions de captivité. Explications avec 30millionsdamis.fr.

Gai comme un pinson ou… triste comme un perroquet ? Si l’intelligence représente un atout en milieu naturel, elle peut s’avérer un terrible fardeau pour les oiseaux en captivité. Telle est la conclusion d’une étude des universités de Guelph (Canada), de Bristol (Grande-Bretagne) et d’Utrecht (Pays-Bas), publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B (10/2021). Ainsi, plus l’espèce est dotée de capacités cognitives élevées, plus spécifiques seraient ses besoins, et – logiquement – plus la vie entre quatre murs lui serait difficilement tolérable !

Les perroquets nourris avec des aliments industriels seraient encore plus susceptibles de souffrir de piquage. ©Karina Maslina – unsplash

1 perroquet sur 2 vit en captivité !

Les chercheurs ont étudié deux sources d’information : une évaluation menée aux États-Unis dans les années 1990 sur le succès de reproduction en captivité de plus de 30 000 oiseaux, et un sondage en ligne portant sur 1400 perroquets de compagnie d’une cinquantaine d’espèces différentes. « Cette étude fournit la première preuve empirique que les animaux intelligents supportent mal la captivité », affirme Georgia Mason, auteure principale de l’article et directrice du centre de recherche sur le bien-être animal à l’université de Guelph. Un constat d’autant plus inquiétant que sur les quelque 100 millions de perroquets estimés dans le monde, la moitié vit en captivité, dont la majorité en tant qu’animal de compagnie et les autres au sein de zoos et de centres d’élevage.

Des années de souffrance en cage

Certains psittacidés seraient plus exposés que d’autres face à ce constat : « Certaines espèces sont à risque et d’autres moins », observe le Dr Mason. La Calopsitte, la Conure jandaya et l’Amazone à nuque d’or supporteraient mieux l’environnement domestique, tandis que la Conure nanday, la Perruche veuve et certains cacatoès auraient davantage de problèmes psychologiques. Selon les chercheurs, les espèces dont le régime naturel se compose de noix, de graines ou d’insectes durs, seraient plus sujettes aux comportements de picage. En effet, dans la nature, les perroquets passent entre 40 % et 75 % de leur temps à chercher leur nourriture. Nourris avec des aliments industriels ne nécessitant pas ou peu de manipulation avec les pattes et le bec, ils souffriraient donc encore plus de la captivité.

 

Certaines espèces ne devraient peut-être pas être contraintes à la captivité.
Georgia Mason, Université de Guelph

Le rapport de poids entre le cerveau et le corps – en partie révélateur de l’intelligence animale – pourrait également constituer un facteur pour le développement d’autres signes de stress, tels que le fait de mordre les barreaux de leur cage, de se balancer ou de sautiller de manière répétitive. Alors que la majorité des psittacidés sont des espèces sociales, la plupart des oiseaux captifs sont détenus sans congénère à leurs côtés, et souvent dans des conditions monotones, regrettent les chercheurs. Pour rappel, certains perroquets vivent jusqu’à 80 ans. Autant d’années de souffrance dans leur cage…

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