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Le premier ministre tchèque perd les élections législatives

Le premier ministre tchèque, Andrej Babis, après avoir voté pour les élections législatives à Lovosice (République tchèque), le 8 octobre 2021. DARKO BANDIC / AP

Il avait tenté le tout pour le tout face aux scandales en faisant campagne contre « Bruxelles » avec l’aide de son « ami », le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban. Mais cela ne lui a pas réussi. Mis en cause dans les « Pandora Papers » et pour ses multiples conflits d’intérêts, le premier ministre tchèque, Andrej Babis, 67 ans, a perdu les élections législatives organisées vendredi 8 et samedi 9 octobre dans ce pays d’Europe centrale.

Selon des résultats quasi définitifs, la formation populiste et « antisystème » ANO (pour « Action des citoyens mécontents »), de celui qui est aussi la cinquième fortune du pays, est arrivée seconde à quelques milliers de voix près avec 27,35 % des voix et devrait être incapable de former une coalition face au succès de l’opposition. Les deux coalitions de cinq partis dits « démocratiques », après avoir fait campagne pour l’Etat de droit et pour réconcilier le pays avec l’Union européenne (UE), ont en effet décroché une majorité d’au moins 108 sièges, sur les 200 de la Chambre des députés.

Sauf arrangement post-électoral douteux, le leader de la coalition de droite « Ensemble », Petr Fiala, arrivé tout juste en tête avec 27,5 % des voix, devrait donc devenir premier ministre en s’alliant avec la coalition de centre gauche formée par les Pirates et le parti des Maires et indépendants, arrivée troisième avec 15,45 % des voix. Les deux coalitions ont toujours dit que leur principal but était d’éjecter M. Babis du pouvoir, après quatre années marquées notamment par les procédures lancées par la Commission européenne contre les « conflits d’intérêts » du milliardaire parce que ses entreprises touchent des millions d’euros de fonds européens.

A l’opposé du « style Babis »

Rentré en politique en 2011, premier ministre depuis 2017, M. Babis souffre aussi de l’effondrement de ses précédents alliés de coalition. Pour la première fois depuis 1989, ni les sociaux-démocrates, ni les communistes ne franchissent la barre des 5 % qui permet de siéger au Parlement. En recul par rapport à 2017, le parti d’extrême droite anti-UE, « Liberté et démocratie directe » obtient, lui, 9,66 % des voix. C’est beaucoup trop peu pour apporter son soutien à M. Babis, d’autant qu’il exige un référendum sur le « Czexit », la sortie de la Tchéquie de l’UE.

En théorie, la balle est désormais dans la main du président eurosceptique et prorusse Milos Zeman, à la santé chancelante. Ce dernier a soutenu ouvertement M. Babis pendant la campagne. Il pourrait donc tout de même essayer de donner un mandat au milliardaire pour essayer de former un gouvernement, en prétextant que son parti est arrivé en tête du scrutin alors que M. Fiala est, lui, à la tête d’une coalition. Mais sauf s’il arrive à retourner certains députés de l’opposition, M. Babis devrait cependant rapidement constater qu’il n’est pas en mesure de former un gouvernement.

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