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La police de Londres appelée à faire le ménage dans ses rangs

Veillée organisée à la mémoire de Sarah Everard, le 13 mars, dans le parc de Clapham Common, à Londres, où elle avait été kidnappée. MARY TURNER/PANOS-REA

Scotland Yard est en crise. La police métropolitaine du Grand Londres est mise en cause, depuis fin septembre, par les médias et une grande partie du spectre politique britannique, pour n’avoir pas su détecter dans ses rangs le meurtrier de Sarah Everard, Wayne Couzens. En mars, ce policier en exercice de la Met avait kidnappé la jeune femme de 33 ans en plein Londres. Il l’a violée, a brûlé son corps, alors qu’il avait déjà commis des agressions sexuelles et que ses ex-collègues de la police du Kent (service par lequel il était passé avant de rejoindre Scotland Yard) l’appelaient entre eux « le violeur ».

Wayne Couzens, 48 ans, a été arrêté le 9 mars et, à l’époque, déjà, l’horreur de son crime avait ébranlé les Britanniques, lançant un très vif débat sur la nécessité de lutter enfin sérieusement contre les violences faites aux femmes. Les détails du meurtre, rendus publics fin septembre au Old Bailey (la Haute Cour criminelle de Londres), et le caractère exceptionnel du verdict (la prison à vie, une première pour un policier) ont relancé la polémique, cette fois avec la vénérable institution policière en ligne de mire.

Une « honte » pour l’institution

La police est censée utiliser son pouvoir « dans l’intérêt du public », et, si ce principe est miné, « c’est un des principaux garde-fous de l’état de droit qui est irrémédiablement en danger dans ce pays », a estimé le juge Fulford lors de l’énoncé du verdict, le 30 septembre. « C’est un moment très difficile pour les milliers et les milliers d’officiers de police qui vont devoir travailler dur, très dur, afin de regagner la confiance du public », a admis le lendemain Kit Malthouse, le secrétaire d’Etat chargé de la police.

La cheffe de la Met, Dame Cressida Dick, 60 ans, a également avoué que le meurtre de Sarah Everard par un de ses officiers était une « honte » pour l’institution. Même si elle n’en est pas à sa première polémique, elle a jusqu’à présent résisté aux nombreux appels à la démission. En mars, justement, il lui a été sévèrement reproché la manière dont la police avait agi lors d’une veillée organisée en mémoire de Sarah Everard. Au prétexte de faire respecter les règles sanitaires alors en vigueur, les policiers étaient intervenus de manière très musclée, plaquant des manifestantes au sol.

Il lui a aussi été reproché d’avoir défendu la méthode du stop and search, permettant aux policiers de fouiller des passants sans mandat d’arrêt, un procédé utilisé de manière disproportionnée sur les minorités noire et asiatique. Mais Cressida Dick a aussi lancé une campagne pour augmenter le recrutement de policières et dénoncé les coupes claires dans les effectifs, le manque de police de proximité (rendu en partie responsable du niveau record de crimes au couteau dans les rues de Londres).

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