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Pédocriminalité : l’Eglise catholique face à trente ans de scandales dans le monde

La salle de conférence de presse de la remise du rapport de la Ciase, à Paris, le 4 octobre 2021. THOMAS COEX / AFP

Les représentants de l’Eglise catholique de France ont un mois pour étudier le rapport qui leur a été remis, mardi 5 octobre, par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), après deux ans et demi d’un travail fouillé. En novembre, la Conférence des évêques de France d’abord, puis la Conférence des religieuses et religieux, à l’origine de la création de la Ciase, tiendront leur assemblée plénière. Elles devraient y décider ce qu’elles retiennent des 45 recommandations formulées par la commission. Avant la France, les violences sexuelles dans l’Eglise catholique sont devenues un problème public dans plusieurs pays, que ce mouvement ait débouché ou non sur la création d’une commission d’enquête. Quelles ont été les conséquences de ces crises ?

L’Irlande ouvre la voie dans les années 1990

L’Irlande a ouvert la voie dès le début des années 1990, avec une série de révélations, d’enquêtes publiques et de procès impliquant des centaines de prêtres ou de religieux. Les agressions sexuelles ont fait des milliers de victimes sur des décennies. Les violences perpétrées par Micheal Ledwith, responsable d’un séminaire près de Dublin, par Brendan Smyth, prêtre à Belfast puis Dublin, les abus commis dans des centaines d’écoles religieuses et systématiquement couverts ou niés par ces institutions et l’Etat irlandais, ont conduit à plusieurs enquêtes publiques d’ampleur.

En 2009, l’une d’entre elles (la commission Ryan), menée auprès de 250 institutions religieuses, conclut que les viols et agressions étaient « endémiques » dans ces orphelinats et écoles professionnelles et avaient fait des milliers de victimes, garçons et filles. Le gouvernement a aussi lancé des enquêtes sur les multiples institutions religieuses pour filles mères. Ces scandales ont largement contribué à la sécularisation d’une société parmi les plus profondément catholiques d’Europe.

Aux Etats-Unis, les noms des « prêtres prédateurs » publiés

L’Eglise catholique américaine se débat avec le sujet depuis près de vingt ans. La première affaire, révélée par le Boston Globe en 2002, a abouti à la démission du cardinal Bernard Law, qui a dû admettre avoir couvert des prêtres pédophiles pendant des années. Des milliers de cas ont été ensuite signalés dans tout le pays. En 2019, le pape François a défroqué le cardinal Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington, accusé d’abus sexuels sur un enfant de chœur et qui a sollicité des faveurs sexuelles pendant la confession.

Le cardinal défroqué Theodore McCarrick prie, à Baltimore (Maryland), en novembre 2011. PATRICK SEMANCKY / AP

Plusieurs autres dignitaires ont été contraints de démissionner pour avoir fermé les yeux, dont le cardinal Roger Mahony, à Los Angeles, en 2013. Si de nombreux prêtres ont été condamnés par la justice, il a fallu attendre 2012 pour que le premier évêque, William Lynn, de Philadelphie, soit jugé pour avoir couvert des membres de son clergé.

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