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En Italie, le premier tour des municipales consacre la défaite de la Ligue de Matteo Salvini

Le chef du parti italien de la Ligue, Matteo Salvini, répond aux journalistes, à Rome, le 28 janvier 2021. YARA NARDI / REUTERS

D’ordinaire, Matteo Salvini n’est pas particulièrement enclin aux autocritiques. Mais cette fois, le verdict des urnes au sortir du premier tour des élections municipales des 3 et 4 octobre est si net que le chef politique de la Ligue (extrême droite) n’a pas eu d’autre choix que d’admettre ses responsabilités dans la défaite, lundi, en début de soirée, devant les caméras de la Rai : « Dans certaines villes, nous sommes arrivés à choisir trop tard les candidats à opposer à la gauche (…). Nous sommes arrivés tard, même si nous avons les meilleurs candidats… », a-t-il concédé, alors que la débandade de la droite dans les grands centres urbains prenait toute son ampleur.

A Milan, Naples et Bologne, la gauche l’a emporté nettement, dès le premier tour. A Turin, elle est en position très favorable, tandis qu’à Rome même, où les jeux sont plus ouverts, la droite n’a pas pour autant partie gagnée… Peinant à se mettre d’accord localement et nationalement, les ténors de la droite avaient décidé de n’aligner face aux candidats de la gauche que des figures « apolitiques », issues de la société civile. Mais comment faire émerger médiatiquement d’illustres inconnus en quelques jours, et les dépeindre en prétendants sérieux à la gestion de grandes métropoles ?

Envoyés en première ligne sans préparation ni soutiens, ceux-ci ont pesé de bien peu de poids face à leurs concurrents venus de la gauche. A Milan, par exemple, la campagne de Luca Bernardo a viré au chemin de croix. Mi-septembre, celui-ci a même dû menacer de se retirer pour obtenir des états-majors un minimum de fonds… Luca Bernardo n’a obtenu que 32 % des voix, tandis que le maire sortant, Beppe Sala, issu du Parti démocrate, frôlait les 57 %.

A Naples (64 % pour Gaetano Manfredi, présenté par la gauche, contre 21 % pour Catello Maresca, soutenu par la droite) et Bologne (62 % pour Matteo Lepore et 30 % pour Fabio Battistini), le résultat a été plus net encore. De toute façon, les chances de la droite de faire bonne figure étaient très minces.

La Ligue à 11 % dans son bastion milanais

Comparé à ces tentatives désastreuses, le parcours du candidat présenté par les forces de droite à Turin, Paolo Damilano, est tout à fait honorable. Crédité de près de 39 % des voix, contre 43,6 % à Stefano Lo Russo (Parti démocrate), il peut espérer créer la surprise lors du deuxième tour, les 17 et 18 octobre, en mobilisant les abstentionnistes et ceux qui, parmi les déçus de la précédente équipe municipale, menée par Chiara Appendino (Mouvement 5 étoiles, antisystème), ne se résignent pas à donner leur voix à la gauche. Mais ses chances restent hypothétiques.

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