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Blocage persistant sur l’accession des Balkans occidentaux à l’Union européenne

Le président du Conseil européen Charles Michel (centre), lors d’une réunion UE-Balkans, à Bruxelles, en février 2020. VIRGINIA MAYO/ AP

Thessalonique (Grèce), 2003, Brdo (Slovénie), 2021 : de sommet en sommet, il est décidément bien long le chemin qui devait amener les six pays des Balkans occidentaux vers une « perspective européenne ». En clair, celle d’un élargissement censé « arrimer » l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie à l’Union européenne (UE).

Réunis pour un dîner informel, mardi 5 octobre, et pour une brève discussion avec leurs homologues le lendemain, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept devraient éviter soigneusement le mot « élargissement », devenu tabou depuis des années, pour s’en tenir aux notions d’« agenda stratégique », de « coopération politique et sécuritaire », et d’« efforts conjoints ». Le tout assorti d’une insistance sur les moyens débloqués pour assurer la relance économique, la transition énergétique et numérique, ou les investissements dans une région où, souligne l’actuelle présidence slovène de l’Union, d’autres seraient « prêts à faire les pas que nous ne ferions pas ». A savoir, la Russie, la Chine, l’Inde ou la Turquie, qui y sont « très présentes politiquement et économiquement ».

Pékin et Moscou ont, en outre, profité de la pandémie pour mener ce que le groupe de réflexion Carnegie Europe appelle « une géopolitique des vaccins » qui, analyse Ana Juncos, professeure de politique européenne à l’Université de Bristol, a entamé la crédibilité déjà faible de l’Union dans les pays concernés. L’Europe n’a pas été à la hauteur de son message de solidarité, ce qui a permis à des pouvoirs autoritaires d’occuper l’espace qu’elle a délaissé.

D’où l’empressement des représentants des institutions à calmer la frustration grandissante qui s’exprime dans les pays concernés. Le Haut représentant de l’UE Josep Borrell a dîné avec leurs dirigeants en marge de la récente assemblée générale de l’ONU, à New York. Il a évoqué la nécessité d’un « engagement fort » et mutuel pour « surmonter la dynamique actuelle ». En clair, le blocage des débats sur l’accession.

Prudence de Paris

La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait le tour des six capitales. « Nous allons de sommet en sommet et nous ne voyons aucun progrès, la même déclaration est constamment répétée », déplorait à cette occasion le premier ministre albanais, Edi Rama. « L’adhésion, ce n’est pas une question de si, mais de quand », indiquait par la suite Mme von der Leyen. Mais c’est le Conseil qui devra donner le feu vert.

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