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polémique sur les primes dérisoires de la course féminine

La première édition de la course féminine de Paris-Roubaix s’accompagne d’une polémique sur les primes dérisoires touchées par les femmes, bien loin de celles des hommes.

Après deux ans et demi d’attente, l’édition 2021 de Paris-Roubaix n’a pas déçu avec un spectacle dantesque dans des conditions météorologiques infernales. Cela avait commencé dès samedi avec la première course féminine de l’histoire remportée par la Britannique Elizabeth Daignan, au terme de 116,5 kilomètres. Le lendemain, Sonny Colbrelli a triomphé sur le vieux vélodrome au terme de 258 kilomètres épiques. Deux rendez-vous massivement suivis à la télévision: 1,4 million de téléspectateurs ont assisté à la course féminine sur France 3 et 2,8 pour celles des hommes dimanche (avec un pic à 4,6 millions).

Les dotations chez les hommes © Règlement Paris-Roubaix

Ce week-end d’anthologie s’est aussi conclu par une polémique sur la grosse différence dans les récompenses promises aux hommes et celles des femmes. Sonny Colbrelli a récolté 30.000 euros en coupant la ligne d’arrivée en premier dimanche, près de vingt fois plus que la Britannique Lizzie Deignan (1.535 euros).

Les dotations chez les femmes © Règlement Paris-Roubaix

La suite du tableau est dégressive selon le classement: 1.135 pour la 2e, 760 pour la 3e, 460 (4e), 385 (5e), 335 (6e), 305 (7e), 365 (8e), 225 (9e), 200 (10e) Et l’écart toujours important avec les primes des hommes : 22.000 (2e), 15.000 (3e), 7.500 (4e), 3.200 (5e), 1.700 (6e), 1.500 (7e), 1.300 (8e), 1.200 (9e), 1.100 (10e). Les vingt premiers des deux courses touchent une dotation (500 euros pour les coureurs de la 16e à la 20e places, 120 euros chez les femmes).

91.000 euros de dotations pour les hommes, 7.505 pour les femmes

Le total des primes représente 91.000 euros chez les hommes contre 7.005 euros chez les coureuses. Cela monte à 7.505 euros avec le prix de la prix NTT à « la concurrente la plus généreuse dans l’effort et manifestant le meilleur esprit sportif » (prix qui n’existe pas dans la course hommes). Un pécule insignifiant pour les participantes, qui ne vivent pas de leur sport, pour la plupart, contrairement aux hommes tous professionnels. Amaury Sport Organisation (ASO) n’a pas expliqué cette différence de prix inscrite dans les règlements de la compétition. Elle peut s’expliquer par la durée moins longue de la course ou des sponsors moins nombreux pour la l’épreuve féminine.

Des primes au prorata des kilomètres parcourus?

Avant la polémique, Christian Prudhomme, directeur de la course chez ASO, avait confié sa fierté d’organiser cette épreuve. Il a aussi acté le retour de l’épreuve féminine du Tour de France l’été prochain. « On est rentré dans un cercle vertueux, confiait-il récemment sur Europe 1. C’est vraiment indispensable. On veut que les petites filles puissent rêver d’être championnes comme les garçons peuvent rêver d’être champions. » Il avait aussi promis que la course féminine avait tout pour être pérennisée.

« Je ne vois pas pourquoi ce serait une expérience sans lendemain, le symbole est tellement fort », a-t-il ajouté. Il sait désormais qu’un effort financier est attendu. « Sans aller jusqu’à une égalité totale qui ne voudrait pas dire grand-chose, pourquoi, pour le prochain Paris-Roubaix, ne pas faire les dotations aux kilomètres parcourus?, propose dans Le Parisien, Marion Clignet, double championne de France sur route (1991, 1993) et double médaillée olympique sur piste (1996, 2000) et présidente de l’Association Française des Coureures Cyclistes (AFCC). Les hommes font 257 km et les femmes 116. On n’a qu’à faire un prorata et ce sera plus égal. J’espère déjà que pour le prochain Tour de France féminin, on n’aura plus un tel écart. »

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