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pourquoi cette première édition est très attendue

Samedi, 125 ans après la création de l’épreuve chez les hommes, un Paris-Roubaix féminin se disputera pour la première fois sur les pavés du Nord. Une nouveauté loin d’être anecdotique.

On leur promet de la pluie, de la boue, et des souffrances presque inégalables sur un vélo. Et pourtant, toutes ont le sourire. Une banane, une excitation à la hauteur de l’événement. Ce samedi, 125 ans après la création de l’épreuve hommes, plus d’une centaine de coureuses prendront le départ de la première édition féminine de Paris-Roubaix. Pour un moment d’histoire.

Une course plus courte, mais tout aussi exigeante

A 13h35, les 22 équipes féminines engagées s’élanceront de Denain pour 116,4 kilomètres de course jusqu’à Roubaix. Soit 141 bornes de moins que les hommes dimanche. « Pourquoi? Pour une raison toute simple, répond Franck Perque, le directeur de la course. Il y a des règlements à l’instance internationale (UCI) qui nous indiquent des distances à respecter. C’est pour cela qu’on part de Denain (et pas de Compiègne, ndlr). » Mais rassurez-vous, tous les ingrédients de Paris-Roubaix seront réunis. « C’est un vrai Paris-Roubaix, on a une course très, très exigeante, poursuit Perque. On est un peu dans l’inconnu, mais on va avoir une belle classique sur 116 km. (…) Il va y avoir du sport, l’exigence athlétique que réclame cette épreuve sera au rendez-vous. »

Sur l’ensemble du parcours, les coureuses devront ainsi avaler 29 kilomètres de pavés, répartis en 17 secteurs. Si la mythique trouée d’Arenberg ne sera pas empruntée, les filles passeront en revanche par les secteurs de Mons-en-Pévèle et par le Carrefour de l’Arbre.

« J’ai adoré la reconnaissance, confie la Française Marie Le Net, de l’équipe FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Dès que je voyais une flaque je me disais ‘samedi ça va être dantesque’, j’ai trop hâte. En soit ça secoue oui, notamment les secteurs 5 étoiles, mais je me suis bien préparée. (…) Ce que je ne m’imaginais pas, c’est la différence entre attaquer un secteur devant ou dans la roue de quelqu’un. La différence est flagrante. Il faudra bien se placer. »

Un tournant pour le cyclisme féminin

En écoutant les témoignages, une question vient en tête: pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de mettre en place la version féminine du Monument? « On a toujours suivi le mouvement du cyclisme féminin, explique Thierry Gouvenou, directeur de la course hommes pour ASO. Mais là, on sent depuis quatre ou cinq ans une vraie accélération, une vraie professionnalisation. On va l’accompagner avec le Tour de France femmes (qui fera son retour en 2022, ndlr), et puis Paris-Roubaix cette semaine. C’est un vrai bond en avant pour le cyclisme féminin. »

Et une étape plus que nécessaire. « C’est aussi un fait de société, poursuit Gouvenou. Tous les sports féminins se développent, le vélo en fait partie. On arrive à un moment où le cyclisme féminin est beaucoup plus mature. C’est intéressant de proposer des belles courses. »

« Il y avait une vraie attente, on l’a vu par les déclarations des athlètes », complète Franck Perque. Une attente qui n’a fait que croître ces dernières semaines. « C’est un truc de fou, confirme Jade Wiel, championne de France 2019. C’est la course qu’on attendait avec le Tour de France. Il y a beaucoup d’excitation, et beaucoup de concentration aussi avec cette volonté de bien faire. On veut faire exactement comme les gars, montrer qu’on est capables, et vivre l’engouement des spectateurs. »

Un besoin de médiatisation

Car évidemment, le succès de l’évènement se mesurera aussi à la ferveur sur le bord des routes, et sa médiatisation. La course bénéficiera samedi d’une couverture directe de deux heures à la télévision, et les organisateurs espèrent qu’elle sera suivie. Ils veulent le croire, en tout cas.

« Pourquoi ça marcherait mieux aujourd’hui qu’avant? A cause de l’évolution des mentalités des téléspectateurs, déjà, et puis le fait qu’elles se soient professionnalisées, observe Thierry Gouvenou. On va retrouver des vraies championnes. (…) Ce qui va servir le cyclisme féminin c’est le fait que les médias et les collectivités s’y intéressent. Il faut que les médias mettent en avant les championnes désormais. »

Des championnes qui rêvent aujourd’hui d’inscrire leur nom au palmarès de la célèbre épreuve, mais qui veulent aussi savourer. « C’est un vrai plaisir d’être là, en plus je retrouve le vélodrome à l’arrivée, sourit Marie Le Net. Je suis comme un enfant, avec plein d’étoiles dans les yeux. »

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