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Joe Biden pousse les élus démocrates à trouver un compromis sur ses réformes

Paumes ouvertes et bras levés, à croire qu’il voudrait renverser un obstacle invisible, Joe Biden s’arrête devant les journalistes. Le président américain se trouve au Capitole, en ce vendredi 1er octobre, un déplacement rare dans l’enceinte du pouvoir législatif, indiquant la gravité du moment. A ses côtés s’avance Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, rompue comme lui aux négociations noueuses avec les élus.

Joe Biden vient de s’adresser aux démocrates, et plus particulièrement, aux membres du groupe progressiste. L’enjeu est, ni plus ni moins, sa trace dans l’histoire. Celle d’un président à l’audace réformatrice imprévue, ou celle d’un dirigeant aux intentions entravées par les divisions de son propre camp, à la majorité trop étroite pour se permettre des dissidences.

Joe Biden ne s’éternise guère devant les micros. Suffisamment pour desserrer, d’une phrase, l’étreinte d’un calendrier qu’il avait pourtant lui-même choisi. « Ça n’a pas d’importance si c’est dans six minutes, dans six jours ou dans six semaines. On va finir le boulot. » Le boulot en question, ce sont deux législations majeures : un texte sur les infrastructures doté de 1 200 milliards de dollars (1 030 milliards d’euros) et le paquet social du « Build Back Better » (BBB), une refondation de l’Etat-providence à l’américaine.

Les démocrates soutiennent unanimement le premier, mais se déchirent sur l’envergure du second, et la nécessité de passer les deux textes en même temps. Nancy Pelosi avait multiplié ces derniers jours les propos volontaristes, pour encourager modérés et progressistes à surmonter leurs divisions. Elle assurait que le texte sur les infrastructures serait adopté le 30 septembre. Il ne l’a pas été. Les conseillers de la Maison Blanche ont pourtant parcouru les couloirs du Capitole, de 15 heures à minuit.

Un calendrier devenu intenable

Le groupe des progressistes à la Chambre des représentants, comptant 95 membres, a réalisé un coup d’éclat politique, en affichant sa solidité dans un moment de crise. Il a refusé de voter le premier texte tant que le second n’était pas aussi engagé par un vote au Sénat. Ces élus se posent ainsi en traducteurs intransigeants des ambitions réformatrices de Joe Biden.

Or les paramètres du BBB devront être revus, pour que l’opposition des deux sénateurs démocrates récalcitrants, Kyrsten Sinema (Arizona) et Joe Manchin (Virginie occidentale), soit levée. Ce dernier a signifié qu’il ne tolérerait pas une enveloppe supérieure à 1 500 milliards de dollars. Joe Biden espère un compromis entre ce chiffre et celui revendiqué par les progressistes, soit 3 500 milliards de dollars. Un accord autour de 2 000 milliards serait un succès majeur et un effort exceptionnel de redistribution. Mais à cette heure, rien ne le garantit. A quoi renoncer ? A la crèche gratuite, aux bourses étudiantes, au remboursement des soins dentaires, aux mesures sur le climat ?

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