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Etats-Unis : les réformes de Biden soumises au test éprouvant de la cohésion démocrate

Le président américain, Joe Biden, à la Maison Blanche à Washington, le 24 septembre 2021. EVELYN HOCKSTEIN / REUTERS

On peut y voir la démocratie américaine à l’œuvre. Ou bien au contraire, l’expression de ses convulsions. Le Congrès a été le théâtre d’une agitation rare, jeudi 30 septembre, alors que plusieurs dossiers essentiels étaient simultanément en discussion au Sénat et à la Chambre des représentants. Tractations en coulisses, réunions de crise, téléphones vite déchargés, conseillers de la Maison Blanche à la manœuvre, médias en surchauffe : cette journée de fièvre n’a pas été une simple déclinaison classique de l’affrontement entre démocrates et républicains. Cette fois, les divisions internes chez les démocrates ont accaparé l’attention et compromis les calculs de l’administration Biden.

« C’est confus, cette fabrication de saucisses au Capitole », a reconnu Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, reprenant une expression prisée par les experts de la vie parlementaire. Ces divergences entre modérés et progressistes, connues de longue date, seraient moins flagrantes si la majorité dont dispose le parti n’était pas aussi fragile : 220 à 212 à la Chambre et égalité (50-50) au Sénat, avec une voix prépondérante en plus, celle de la vice-présidente Kamala Harris.

C’est ainsi que tout l’agenda socio-économique de Joe Biden s’est retrouvé à la merci de deux sénateurs centristes, Joe Manchin (Virginie-Occidentale) et Kyrsten Sinema (Arizona). Au-delà de cette arithmétique, l’enjeu pour les démocrates consiste à profiter d’une ouverture politique qui ne se représentera pas : donner un sens historique à la présidence Biden, en reformulant les termes de l’Etat-providence à l’américaine. Un enjeu perdu de vue au Capitole, au gré de négociations de boutiquiers.

Les sénateurs républicains redécouvrent par miracle les vertus de la sobriété budgétaire, après les mesures fiscales coûteuses mais si favorables aux riches sous la présidence précédente.

Le premier volet des tractations, le plus pressant, était budgétaire. Le vote dans les deux chambres d’une loi de finances provisoire, signée dans la soirée par Joe Biden, a permis de repousser au 3 décembre le risque d’un shutdown, la paralysie des services fédéraux, faute de fonds. Le deuxième chantier concerne le plafond de la dette (fixée à 28 400 milliards de dollars, environ 24 500 milliards d’euros), qu’il faut relever d’ici le 18 octobre, sous peine de voir les Etats-Unis, pour la première fois, en situation de défaut souverain.

Les démocrates veulent que les républicains portent seuls la responsabilité d’une obstruction, alors qu’eux-mêmes avaient accepté, par trois fois sous Donald Trump, de relever ce plafond. De leur côté, les sénateurs républicains redécouvrent par miracle les vertus de la sobriété budgétaire, après les mesures fiscales coûteuses mais si favorables aux riches sous la présidence précédente. Ils estiment que les démocrates doivent assumer seuls leurs projets dispendieux.

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