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Au Japon, Fumio Kishida devient le dirigeant du Parti libéral-démocrate, et de facto futur premier ministre

Fumio Kishida salue les militants et les cadres de son parti après avoir été élu à la présidence du Parti libéral-démocrate, à Tokyo, le 29 septembre 2021. STR / AFP

Le nom du futur premier ministre japonais est désormais connu. Fumio Kishida a été choisi mercredi 29 septembre pour diriger le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), au pouvoir au Japon. Il est ainsi assuré de devenir le prochain chef de l’exécutif. Un vote au Parlement doit avoir lieu le 4 octobre.

Kishida, ancien ministre des affaires étrangères âgé de 64 ans, a obtenu 257 voix lors du second tour d’un scrutin interne au PLD, contre 170 voix pour son rival, Taro Kono, 58 ans, le « Monsieur Vaccination » du gouvernement sortant et l’une des figures politiques les plus connues de l’archipel.

Les promesses de Kishida

Fumio Kishida était élu d’Hiroshima (ouest du Japon) à la chambre basse du Parlement depuis 1993 – comme son père et son grand-père avant lui, avant de devenir ministre des affaires étrangères de 2012 à 2017.

Il accède au pouvoir à sa deuxième tentative : il avait échoué il y a un an face à l’actuel dirigeant Yoshihide Suga, qui a renoncé à se représenter en raison de son impopularité. « Je n’étais pas assez bon », a estimé récemment M. Kishida à propos de sa précédente campagne pour la présidence du PLD. « C’est différent cette fois-ci. J’ai la ferme conviction que je suis le leader qu’il faut à présent », a-t-il ajouté, s’efforçant de gommer son image lisse et terne.

« Le simple fait qu’il doit prouver [qu’il a changé] est déjà un signe peu encourageant », selon Brad Glosserman, expert de la politique japonaise et professeur à l’université Tama de Tokyo. Mais les forces dominantes au sein du PLD ont estimé que M. Kishida était « un pari plus sûr en termes de stabilité » que son principal rival, Taro Kono, plus populaire auprès des adhérents de base et du grand public, mais perçu comme « moins malléable » par les barons du parti, a ajouté M. Glosserman.

Lors de sa campagne, Fumio Kishida, ancien banquier, a promis un nouveau plan de relance budgétaire pour accélérer la reprise après le choc de la pandémie et a affiché sa volonté de réduire les inégalités sociales. « Les gens veulent une politique de générosité », estimait M. Kishida, disant disposer d’une grande capacité d’écoute. Il a cependant ménagé la chèvre et le chou en se disant également soucieux de veiller à l’assainissement des finances publiques, alors que la dette du Japon a culminé à 256 % du PIB national en 2020, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Sur le plan international, il devra faire face aux menaces que représentent la Corée du Nord et la Chine. Le programme de M. Kishida ne prévoyait cependant pas de modifier radicalement la politique étrangère, économique ou militaire du Japon. Fervent militant du désarmement nucléaire dans le monde, il avait notamment contribué à la visite de Barack Obama à Hiroshima en 2016, la première d’un président des Etats-Unis en exercice dans cette ville détruite par la bombe atomique, en 1945. Cela ne l’empêche pas d’être favorable à la relance du nucléaire civil au Japon, dont l’usage est très limité depuis la catastrophe de Fukushima, en 2011. En plus du redémarrage de réacteurs anciens, il plaide pour l’introduction de petits réacteurs modulaires.

Sur les enjeux de société, il apparaît plus frileux que M. Kono. Contrairement à son rival, M. Kishida a ainsi dit qu’il n’avait « pas atteint le point d’accepter le mariage entre personnes de même sexe », qui n’est pas autorisé au Japon. Il s’est aussi montré tiède sur la question sensible d’accorder le droit à des époux de ne pas prendre le même nom de famille, se contentant simplement d’appeler à un débat sur le sujet. Lors de sa précédente campagne pour la présidence du PLD, il y a un an, ce qui devait être une opération de communication avait viré au désastre : visiblement désireux de passer pour un Japonais « ordinaire », il avait publié sur Twitter une photo avec sa femme portant un tablier de cuisine et venant de lui servir son repas.

Le Monde avec AFP

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