Une vingtaine de pêcheurs au moins ont été tués dans un raid aérien de l’armée nigériane visant un camp djihadiste dans le nord-est du pays, ont rapporté, lundi 27 septembre, à l’Agence France-Presse (AFP), des habitants et des sources militaires.
Un avion de chasse a bombardé, dimanche matin, Kwatar Daban Masara, un village bordant le lac Tchad, aux confins du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, un bastion du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Kwatar Daban Masara, sur la rive du lac, est une « porte vers les camps de l’Iswap sur plusieurs îles », explique Labo Sani, un pêcheur du village, qui raconte avoir été témoin de la frappe dimanche à 6 heures du matin, heure locale.
Le groupe djihadiste a récemment levé l’interdiction des pêcheurs sur ce territoire, les autorisant à exercer leur activité dans les eaux du lac contre une taxe, ramenant une population qui avait quitté la région.
« Un territoire ennemi »
« Tout pêcheur qui se rend dans cette zone le fait à ses risques et périls, car c’est un territoire ennemi et il n’y a aucun moyen de les distinguer des terroristes », explique un membre des services de renseignement. « D’après nos informations, le bilan est bien plus élevé que 20 morts », ajoute-t-il, assurant que la frappe aérienne était fondée sur « l’information crédible » d’un rassemblement de combattants de l’Iswap dans le village depuis mercredi.
La surveillance aérienne et les rapports de terrain indiquaient qu’ils préparaient une attaque, ajoute cette source. « On ne s’attend pas à ce qu’un civil innocent soit à cet endroit et quiconque s’y trouve fait certainement partie des terroristes », poursuit-elle.
Une frappe aérienne de l’armée nigériane sur un village de l’Etat voisin de Yobe avait déjà tué neuf civils le 16 septembre. L’armée de l’air nigériane avait alors expliqué que son avion de chasse poursuivait un groupe de djihadistes dans la zone.
Le Nigeria combat depuis douze ans une insurrection djihadiste qui s’est étendue aux Niger, Tchad et Cameroun voisins. Elle a fait au moins 40 000 morts et deux millions de déplacés.
En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne sur un camp abritant 40 000 personnes déplacées par les violences djihadistes, à Rann, ville près de la frontière avec le Cameroun. L’armée nigériane avait alors mis en cause « l’absence de marquage approprié de la zone » dans son rapport publié six mois plus tard. En juillet 2019, au moins 13 civils ont été tués dans une frappe aérienne sur le village de Gajiganna (nord), qui ciblait des djihadistes en fuite.
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