La politique, c’est quand même plus facile depuis une salle de rédaction que depuis un conseil des ministres. Pablo Iglesias ne dira pas le contraire. Après avoir cofondé le parti de gauche Podemos (« Nous pouvons »), en 2014, enflammé le débat politique espagnol en remettant en cause le legs de la transition démocratique après la mort de Franco, puis s’être bagarré pour convaincre le Parti socialiste (PSOE) de former un gouvernement de coalition, l’homme de 42 ans est retourné à ses premières amours : l’université et les médias.
En septembre, après cinq mois de silence et d’abstinence médiatique, et une nouvelle coupe de cheveux, courte, symbolisant sa nouvelle vie, celui que la droite surnommait el Coletas (« la queue-de-cheval ») est devenu chroniqueur dans deux quotidiens, deux radios et un site d’information, chercheur à l’Institut Obert de Catalunya et nouveau directeur du think tank de Podemos, l’Institut 25M democracia.
Son expérience des institutions politiques aura été de courte durée : nommé deuxième vice-président du gouvernement et ministre des droits sociaux, chargé de l’agenda 2030 en janvier 2020, Pablo Iglesias a quitté ses fonctions en avril 2021 pour concourir aux élections régionales madrilènes du 4 mai, qu’il savait perdues d’avance. Le soir même de sa cuisante défaite, il annonçait son retrait de la vie politique, en assurant que, « quand quelqu’un cesse d’être utile, il doit savoir partir ».
Un tropisme indépendantiste
« Je reviens à ce que je faisais avant : la recherche et le journalisme critique. C’est ce que j’aime le plus et, je crois, ce que je fais le mieux », a-t-il reconnu, fin août, sur la radio catalane de tendance indépendantiste Rac 1, où il est devenu intervenant régulier dans le programme le plus écouté de Catalogne, « El Món ». Pour lui, son travail dans les médias est une façon de continuer sa lutte politique.
« Les Espagnols ne militent plus dans les partis mais dans les médias. » Pablo Iglesias
« Les médias contribuent à créer des cadres mentaux qui aident les gens à penser, a argumenté l’ancien militant communiste, sur la Cadena Ser, première radio d’Espagne et propriété du groupe Prisa (actionnaire minoritaire du Monde), où il intervient tous les lundis soir avec l’ancienne vice-présidente socialiste du gouvernement Carmen Calvo et le député européen conservateur José Manuel García-Margallo. Toute personne ayant une vocation politique, une volonté de transformation sociale, doit comprendre que ce que nous écoutons [dans les médias] nous apprend à penser, nous transforme et est déterminant pour que les choses bougent. Car, si les changements ne se font pas d’abord dans la tête des gens, il est très difficile qu’ils se réalisent. »
Il vous reste 45.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article En Espagne, le bon plan média de Pablo Iglesias, l’ancienne figure de Podemos est apparu en premier sur zimo news.