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Le contentieux entre Paris et Washington en marge de l’Assemblée générale de l’ONU

Le siège des Nations unies à New York, le 24 mars 2008. MIKE SEGAR / REUTERS

La défiance est telle que la reprise de contact s’annonce compliquée entre la France et les Etats-Unis. Pour surmonter une crise inédite et brutale, après l’annulation par l’Australie de l’achat de douze sous-marins français pour leur préférer des bâtiments américains à propulsion nucléaire, il est certes question d’une conversation entre Joe Biden et Emmanuel Macron : le président américain en a fait la proposition à son homologue français. Un contact pourrait avoir lieu « dans les prochains jours », sans qu’aucune date ne soit à ce stade précisée. L’heure n’est pas encore à la réconciliation. « La crise est profonde et va durer, même si nous avons le sentiment que Washington a compris que nous étions en colère », dit un diplomate.

Pendant le week-end, après le rappel à Paris des ambassadeurs en poste à Washington et à Canberra, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a encore eu des mots qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Furieux de l’attitude de l’administration démocrate envers ses alliés, il a comparé la façon de faire de Joe Biden « à celle de Donald Trump, sans les tweets ». « Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu une rupture majeure de confiance, il y a eu mépris, donc ça ne va pas entre nous », a dit le chef de la diplomatie française sur France 2.

Tout comme la débâcle des Occidentaux en Afghanistan, le contentieux risque de dominer la visite, cette semaine, de M. Le Drian à New York, où il participe à l’Assemblée générale de l’ONU. Car la crise des sous-marins pose de multiples questions, non seulement sur la manière d’agir entre pays alliés, mais aussi sur la stratégie à adopter face à la Chine, en particulier dans la région indo-pacifique.

Sur fond de regain de la pandémie outre-Atlantique, ce temps fort de la diplomatie multilatérale, annulé l’an dernier, se tient cette fois en mode « hybride », un mélange de discours en présentiel et de visioconférences. Bien avant l’affaire des sous-marins, M. Macron avait décidé de ne pas y participer, même à distance, à l’instar de bon nombre de ses homologues, dont Xi Jinping, le président chinois. Il n’aura donc pas à croiser M. Biden dans les couloirs de l’institution, lorsque celui prononcera son discours dans l’enceinte onusienne, mardi. Ni Boris Johnson, lui aussi présent à New York.

Evaluer l’impact de la crise en cours

En principe, M. Le Drian ne parlera pas avant samedi 25 septembre, pour des raisons de protocole. Sans attendre, il devait d’ici là enchaîner les rendez-vous pour évaluer l’impact de la crise en cours. Dimanche, avant son départ pour New York, il s’est entretenu avec les deux ambassadeurs rappelés en consultation, Philippe Etienne (Etats-Unis) et Jean-Pierre Thébault (Australie). Le premier, ancien conseiller diplomatique de M. Macron à l’Elysée, est resté discret en quittant Washington. Le second a dit tout le mal qu’il pensait, avant de rentrer en France, du comportement du gouvernement australien : « Le sentiment de trahison est très fort. »

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