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Six mois après les élections, les Pays-Bas toujours sans gouvernement

La ministre des affaires étrangères néerlandaise, Sigrid Kaag, présente sa démission devant le premier ministre Mark Rutte, le 16 septembre 2021 à la Chambre des représentants, à La Hague. SEM VAN DER WAL / AFP

Six mois après les élections législatives qui ont eu lieu le 17 mars 2021, les Pays-Bas n’ont toujours pas de gouvernement de plein exercice. Renforcé par son succès lors de ce scrutin qui a vu son Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) arriver en tête avec 34 sièges sur les 150 de la chambre des députés, le libéral Mark Rutte, au pouvoir plus de dix ans, devait logiquement mettre en place sa quatrième coalition. Désormais, il lui reste deux options : un gouvernement minoritaire ou un retour aux urnes.

La coalition sortante, qui réunissait le VVD, le parti chrétien-démocrate, la formation protestante Christen Unie et les centristes pro-européens de D 66, aurait pu poursuivre sa route, disposant de 3 sièges de plus que la majorité. Mais les centristes ont rapidement annoncé leur refus de préserver l’alliance avec Christen Unie, parti trop conservateur à leur goût. D’où l’amorce de très longues négociations au cours desquelles les symboles et les rivalités personnelles ont pesé davantage que les divergences idéologiques.

Six personnalités (cinq « explorateurs » et un « informateur ») ont tenté jusqu’ici, sous le contrôle du Parlement qui a remplacé le roi dans ce rôle, de démêler une situation d’une rare complexité. Le recul des partis traditionnels – libéral, socialiste et chrétien démocrate – qui, ensemble, ne représentent plus que 58 sièges sur 150, explique ces difficultés.

Trois partis radicaux de droite, dont celui du populiste Geert Wilders, ont un rôle purement protestataire, comme diverses petites formations (pour la défense des aînés, de la communauté turque ou des animaux). La gauche est réduite à la portion congrue (9 sièges pour les socialistes, 8 pour les Verts de GroenLinks) mais a, cette fois, conclu un pacte inédit pour présenter un front uni.

Texte critique pour l’équipe Rutte

Cette hypothèse séduit très peu M. Rutte et suscite l’allergie de Wopke Hoekstra, leader chrétien-démocrate et ministre des finances sortant. Sigrid Kaag, ministre des affaires étrangères et dirigeante de D66, un parti présenté comme l’autre vainqueur de l’élection de mars avec ses 24 sièges, plaide, en revanche, pour leur entrée au gouvernement.

Un nouvel « informateur », Johan Remkes, ancien ministre libéral et vétéran de la politique néerlandaise, a été désigné au début septembre. Ce responsable libéral, réputé pour sa poigne et, écrit De Volkskrant, « seul capable de rappeler Mark Rutte à l’ordre », devait réunir les partis de l’équipe sortante au cours du week-end. Mais sa mission est rendue un peu plus difficile encore suite aux événements survenus jeudi 16 septembre à la deuxième Chambre.

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