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Pourquoi les faillites vont bientôt repartir à la hausse

Quand l’épidémie de Covid a commencé, un consensus a vite émergé chez les économistes: une vague de faillites, provoquée par l’arrêt brutal des économies, allait toucher la France.

Un an et demi plus tard, ce scénario ne s’est toujours pas vérifié. Le nombre de défaillances d’entreprises recensées en 2020 s’établissait à près de 32.000, en baisse de 38% par rapport à 2019. Au premier semestre 2021, la décrue s’est poursuivie de 15%. Une baisse des défaillances dans un contexte de crise économique: comment expliquer ce paradoxe?

Tout d’abord, il faut saluer la capacité d’innovation des entreprises qui ont su s’adapter afin de trouver de nouveaux relais de croissance, tant au niveau des processus de production que des canaux de ventes (e-commerce). Elles ont aussi fait d’importants efforts de gestion des besoins de trésorerie et des coûts. Mais cela n’aurait pas été suffisant sans le soutien de l’Etat, le « quoi qu’il en coûte ». Les prêts garantis par l’Etat (PGE), le fonds de solidarité, le chômage partiel et les reports de cotisations ont soutenu la trésorerie des entreprises. Face à une consommation contrainte par la fermeture de certains secteurs et aux perturbations des chaînes de production, ces dispositifs ont permis à de nombreux patrons de maintenir le cap dans la tempête.

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Un an et demi plus tard, ce scénario ne s’est toujours pas vérifié. Le nombre de défaillances d’entreprises recensées en 2020 s’établissait à près de 32.000, en baisse de 38% par rapport à 2019. Au premier semestre 2021, la décrue s’est poursuivie de 15%. Une baisse des défaillances dans un contexte de crise économique: comment expliquer ce paradoxe?

Tout d’abord, il faut saluer la capacité d’innovation des entreprises qui ont su s’adapter afin de trouver de nouveaux relais de croissance, tant au niveau des processus de production que des canaux de ventes (e-commerce). Elles ont aussi fait d’importants efforts de gestion des besoins de trésorerie et des coûts. Mais cela n’aurait pas été suffisant sans le soutien de l’Etat, le « quoi qu’il en coûte ». Les prêts garantis par l’Etat (PGE), le fonds de solidarité, le chômage partiel et les reports de cotisations ont soutenu la trésorerie des entreprises. Face à une consommation contrainte par la fermeture de certains secteurs et aux perturbations des chaînes de production, ces dispositifs ont permis à de nombreux patrons de maintenir le cap dans la tempête.

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Baisse des faillites purement statistique

Pour autant, les faillites vont-elles poursuivre leur décrue? Il serait illusoire de le penser. D’abord, le recours aux procédures préventives, non comptabilisées dans les défaillances, a progressé au détriment des procédures collectives (sauvegarde, redressement, liquidation). Ce qui rend la baisse du nombre de faillites, en partie, purement statistique. Surtout, la santé financière des entreprises françaises n’est pas au beau fixe et leur trésorerie est sous pression. Nous estimons que leur rentabilité est à un niveau moindre que dans les autres pays européens et qu’il leur faudra cinq ans pour résorber la dette contractée en 2020. L’étau se resserre, malgré les réserves de liquidités accumulées et la reprise d’activité. Selon nos calculs, les entreprises devront utiliser au moins 50% de leur surplus d’épargne pour financer leurs besoins de trésorerie, la hausse des coûts d’approvisionnement et la régularisation des charges reportées. La fin du chômage partiel et le début des charges d’intérêt des PGE représenteront des contraintes en plus. Le tout dans un contexte où les marges de manœuvre sur les prix seront limitées et donc la croissance du chiffre d’affaires contrainte.

De quoi s’attendre à une hausse progressive des défaillances dès le second semestre 2021.

Par Ana Boata, directrice de la recherche macroéconomique d’Euler Hermes

 

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