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Le virage à gauche de Xi Jinping révèle la crainte d’une occidentalisation de la Chine

Analyse. Lourdes sanctions imposées aux fleurons de la technologie, désormais placés sous étroite surveillance, obligation faite aux entreprises du secteur du soutien scolaire de revoir de fond en comble leur modèle économique et de se muer en associations à but non lucratif, mise au pas de l’industrie du showbiz et interdiction aux moins de 18 ans de jouer plus de trois heures par semaine aux jeux vidéo en ligne…

Les lampions de la fête organisée le 1er juillet à l’occasion du centenaire du Parti communiste chinois étaient à peine éteints qu’un nombre incalculable de nouvelles réglementations s’est abattu sur les entreprises chinoises. Pas sur toutes : sur celles du secteur privé qui, d’une façon ou d’une autre, incarnent l’avenir. Soit parce qu’elles sont liées à Internet, soit parce qu’elles s’adressent aux jeunes. Mot d’ordre invoqué : la lutte contre « l’expansion désordonnée du capital ». Il y a de bonnes raisons à cela.

Plus de 1 milliard d’internautes

Apparus au début du siècle, les géants chinois de la technologie ont bénéficié de trois facteurs exceptionnels : la taille de leur marché, la grande muraille technologique qui les a mis à l’abri de la concurrence étrangère et la vétusté du système bancaire auquel ils se sont substitués. Leur succès a été spectaculaire. En juin, la Chine a dépassé pour la première fois le cap du milliard d’internautes (1,01 milliard) et, en 2020, 872 millions d’entre eux ont utilisé leur portefeuille électronique comme moyen de paiement.

Or deux entreprises seulement dominent le paiement en ligne : Alibaba et Tencent. Si les Chinois apprécient les services offerts, ils sont de plus en plus nombreux à critiquer ce duopole et cette mainmise sur leurs données personnelles. En parallèle, les parents s’insurgent contre les tarifs prohibitifs des cours privés qu’ils ne peuvent s’empêcher de donner à leur enfant unique, compétition scolaire oblige.

« Rectification idéologique »

Tout se passe comme si, durant une quinzaine d’années, les autorités avaient laissé les jeunes pousses croître et prospérer mais qu’elles estimaient l’heure venue de leur appliquer désormais les règles communes. Ou, plutôt, la seule règle qui vaille dans la Chine de Xi Jinping : la suprématie du Parti. Cette mise au pas va donc bien au-delà du nécessaire toilettage des règles de la concurrence. En l’absence d’explications convaincantes à cette véritable mousson réglementaire, les observateurs en sont réduits à suivre la lecture qu’en a faite un blogueur chinois, un certain Li Guangman.

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