Vingt ans de présence militaire britannique en Afghanistan ont pris fin, dans l’émotion et la douleur. Alors que les avions de la Royal Air Force ont atterri à la base de Brize Norton, dans l’Oxfordshire (Angleterre), évacuant les derniers soldats britanniques de Kaboul, dimanche 29 août, la polémique grossit contre le gouvernement de Boris Johnson, et spécialement le Foreign Office. Ce dernier est accusé de n’avoir pas assez anticipé et mal exécuté la plus grosse opération d’évacuation depuis la seconde guerre mondiale – 15 000 civils ont été rapatriés au Royaume-Uni depuis mi-août, dont 5 000 citoyens britanniques et plus de 8 000 Afghans menacés par le nouveau régime taliban.
L’hebdomadaire dominical The Observer, citant un lanceur d’alerte anonyme, affirme ainsi que 5 000 courriels, demandes d’aides urgentes pour des familles afghanes ou binationales, n’ont même pas été ouverts par les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères, probablement débordés par la tâche. Un message du dirigeant du Parti travailliste, Keir Starmer, envoyé lundi 23 août, n’avait toujours pas été lu le jeudi suivant. D’autres, provenant des services de Victoria Atkins, la toute nouvelle secrétaire d’Etat à l’accueil des Afghans, du président de la commission défense de la Chambre des communes, Tobias Ellwood, et même de la ministre de l’intérieur, Priti Patel, semblaient n’avoir également pas été lus, selon le journal.
L’Observer suggérait dimanche que des milliers de « laissés-pour-compte » seraient malheureusement concernés, soit bien plus que les 1 100 Afghans n’ayant pas pu être rapatriés par les forces Britanniques, un chiffre avancé par Ben Wallace, le ministre de la défense, il y a quelques jours. « Nous avons travaillé sans répit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. (…) Nous avons, depuis le début, prévenu qu’en raison de la situation sécuritaire en Afghanistan, nous ne serions pas en mesure d’évacuer tout le monde », a réagi un porte-parole du Foreign Office dans les colonnes de l’Observer.
A Kaboul, peur et incompréhension
« Que tant de courriels n’aient pas été lus n’est pas la faute des fonctionnaires mais des ministres qui n’ont pas assez agi durant toute cette crise », a estimé M. Starmer. « Ce gouvernement n’était absolument pas prêt pour cette crise afghane, c’est un moment de honte sans précédent », a ajouté sur la chaîne Sky News Lisa Nandy, chargée des affaires étrangères dans le « cabinet fantôme » du Parti travailliste. Les uns après les autres, les médias nationaux ont donné la parole à des Afghans ou des citoyens britanniques, restés à Kaboul, exprimant leur incompréhension et leur peur.
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